Il faut absolument un assistant d’IA pour tous, si l’on en croit le battage médiatique, mais a-t-il déjà une valeur ? Et vaut-il déjà la peine de payer ? Examinons de plus près Microsoft Copilot Pro.
L’intelligence artificielle s’est fortement développée avec le lancement de ChatGPT à la fin de 2022, et depuis, le battage médiatique n’a pas cessé. On se demande même s’il faut toujours parler de battage médiatique. Des entreprises comme Microsoft, Meta ou Google investissent des milliards d’euros en GPU chez le géant des puces Nvidia pour former des modèles d’IA. Contrairement au métavers qui a connu un succès passager, l’IA semble tenir le coup.
Reste la question de comment y répondre en tant qu’organisation. Ne pas bouger, c’est reculer, un assistant IA pour tout le monde demain ? Olivier Cuyvers, directeur commercial chez Easi, précise : « Aujourd’hui, tout le monde peut poser une question à Microsoft Copilot, par exemple, qui est gratuit avec Bing, pour en savoir plus sur l’intelligence artificielle. »
« Il est bon de tester, mais le plus important est le nom de la marque : Copilot. L’IA peut résumer un concept très exhaustif, mais elle reste un copilote, et non un pilote automatique. Il serait tout à fait regrettable de juste accepter le résultat, sans le vérifier. »
D’abord les grandes entreprises, puis les petites
Selon Cuyvers, de nombreuses organisations travaillent déjà avec l’IA aujourd’hui. « Ce sont souvent les grandes entreprises qui commencent à adopter les technologies révolutionnaires. Ensuite, le marché des PME suivra peu à peu. Nous remarquons que ce thème est à l’ordre du jour dans de nombreux comités de direction. Tout le monde se demande ce qu’il faut faire avec l’IA. »
La première étape pour les grandes entreprises est l’activation de, disons, 20 licences d’essai. « Nous ne voyons pas encore d’entreprises qui se lancent à corps perdu aujourd’hui », souligne Cuyvers.
Ce sont souvent les grandes entreprises qui commencent à adopter les technologies révolutionnaires. Ensuite, le marché des PME suivra peu à peu.
Olivier Cuyvers, Directeur commercial chez Easi
Il ajoute que les entreprises sont très motivées par l’IA parce qu’elles ne veulent pas être à la traîne. Ils cherchent un élément clé, une application géniale pour franchir le pas.
Driek Desmet, ingénieur système chez Easi, souligne que la barre a été placée très bas. « Mais c’est aussi un cadeau empoisonné. Par exemple, avec Microsoft Copilot Pro, beaucoup de choses sont déjà techniquement prêtes dans Microsoft 365 avec Sharepoint ou Office. Alors, que faire pour obtenir de bons résultats ? Quelles questions faut-il poser ? De quels outils avez-vous besoin ? Il faut pour cela un plan d’adoption. »
Défis pour les PME
Cuyvers veut aider les organisations à retrouver leur équilibre avant que le TGV IA ne se déchaîne. L’IA est une aide, mais il faut aussi une volonté de l’adopter et de voir ses avantages. « La gestion du changement est notre plus grand défi. Il faut orienter les esprits dans la bonne direction pour découvrir le potentiel d’un assistant d’IA. »
Et puis, il connaît bien les réalités économiques et l’attitude sceptique des PME. Payer 20 euros de plus par compte pour un assistant IA ? La crise économique les touche de plein fouet aujourd’hui, ce qui leur donne d’autres priorités.
« Cela me gêne un peu », déclare Cuyvers. « Je comprends que c’est un investissement, mais il est embêtant que les PME disent souvent ne pas voir de résultats immédiats. Si on l’utilise correctement, oui, cela vaut pour toutes les nouvelles technologies. »
On peut commencer avec un groupe de professionnels enthousiastes au sein d’une organisation. Donnez-leur la chance de découvrir un compte de démonstration ou quelques licences.
Olivier Cuyvers, Directeur commercial chez Easi
On peut commencer avec un groupe de professionnels enthousiastes au sein d’une organisation. Donnez-leur la chance de découvrir un compte de démonstration ou quelques licences. « Il y a un RSI dans Copilot, c’est clair. Les gens coûtent de l’argent, surtout en Belgique. Employez-les plus efficacement et laissez le travail à la chaîne à un assistant IA. »
Un exemple concret d’automatisation par l’IA
Pour illustrer la rentabilité rapide de Copilot, Desmet cite un exemple au sein du département RH. Dans son exemple de publier une offre d’emploi, il inclut tous les outils de Microsoft 365 qui sont disponibles aujourd’hui :
- Demandez à Copilot de rédiger une offre d’emploi dans Word, une base solide qui accomplira 80 % du travail.
- Créez un lien vers le package RH dans Copilot Studio pour sélectionner automatiquement les meilleurs candidats pour le poste.
- Préparez les questions d’entretien via Copilot dans Word ou faites-le dans Microsoft Loop.
- Application dans Teams via un appel vidéo : laissez Copilot prendre des notes
- Combinez toutes les informations ci-dessus et demandez à Copilot de rédiger une proposition de contrat à partir de toutes les données disponibles.
- Demandez à Copilot de créer une présentation PowerPoint pour l’accueil des nouveaux arrivants.
Desmet souligne qu’il faut l’expliquer de cette manière aux organisations et la personnaliser. « Si l’explication reste trop vague, les organisations abandonneront car elles ne verront pas la valeur ajoutée. »
Sécurité et vie privée
L’une des principales causes de la réticence des entreprises à l’égard de l’IA est la sécurité et la protection de la vie privée. Les données doivent être clairement protégées par profil d’utilisateur, pour éviter, par exemple, qu’un employé ne pose une question sur les salaires de ses collègues via Copilot. Pour les PME, c’est souvent là que le bât blesse, selon Desmet.
« Les petites PME ont souvent des serveurs de fichiers non structurés et non sécurisés, permettant à Copilot de travailler immédiatement avec toutes ces données. Par conséquent, Copilot peut divulguer des informations confidentielles non désirées aux utilisateurs. Il faut donc absolument que la sécurité des dossiers soit établie. »
« Et c’est un autre défi pour les PME. Mais avec Copilot, toutes les données restent dans votre propre environnement. Rien n’est externalisé pour former davantage l’IA pour un usage public, comme c’est le cas avec ChatGPT. »
À part cela, il faut continuer à insister sur le fait qu’un assistant d’IA est un copilote, une aide. Il faut toujours une vérification minutieuse pour savoir si quelque chose est correct, un peu comme les infox (« fake news ») sur les médias sociaux aujourd’hui. Gardez un œil critique sur les résultats, n’adoptez pas n’importe quoi à l’aveuglette.
Restons-nous pertinents ?
L’IA évolue à une vitesse fulgurante, donc tout le monde doit rester attentif. Serez-vous encore pertinent dans cinq ans ? Nous avons demandé à Cuyvers et Desmet s’ils avaient encore un emploi chez Easi comme fournisseur de services, étant donné qu’un outil comme Copilot devient de plus en plus intelligent. Les deux hommes rient à la question, mais comprennent aussi la gravité de la situation.
« Les copilotes sont absolument essentiels, tant pour les professionnels non techniques que pour les professionnels techniques. Nous n’avons pas à craindre que l’IA prenne rapidement le dessus sur nos emplois. Dans les projets d’intégration, la gestion du changement reste cruciale. L’IA nous permettra surtout de travailler plus efficacement. Cela vaut donc aussi pour les informaticiens, tels que les programmeurs et les analystes de sécurité. »
Les choses avancent à un rythme fou. Microsoft l’admet elle-même avec Copilot.
Olivier Cuyvers, Directeur commercial chez Easi
Cuyvers est surtout curieux de voir comment Copilot et tous les autres assistants d’IA évolueront. « Les choses avancent à un rythme fou. Microsoft l’admet elle-même avec Copilot. L’IA devrait nous aider à faire un premier tri. Il faudra mieux maîtriser son travail, le niveau de l’employé devra s’élever. Tout cela semble contradictoire, car l’IA nous aide, mais pour comprendre un tel assistant, il faut le comprendre encore mieux. »
« Easi profite de la vague de l’IA », conclut Cuyvers. « Comme beaucoup d’autres entreprises. Je pense qu’il en va de même pour ITdaily ? On n’a pas de choix si l’on veut rester pertinent à l’avenir. » Que ce soit avec la version gratuite ou avec les versions payantes des assistants d’IA, rester passif sera plus que jamais synonyme de reculer.
Cet édito est réalisé en collaboration avec EASI. Voulez-vous savoir comment Microsoft Copilot peut rendre votre organisation plus performante ? Inscrivez-vous à la Microsoft Copilot Discovery Experience qui aura lieu le 6 juin 2024. Cliquez ici pour plus d’informations sur cet événement..