L’Arizona se numérise : IA, extraction de données, cybersécurité et 6G

centre de données belgique

Le nouvel accord de coalition est parsemé d’ambitions numériques, dont certaines sont déjà plus concrètes que d’autres. L’extraction de données est le joker pour soutenir plusieurs autres objectifs, et l’accent est mis sur les nouvelles technologies.

La coalition Arizona veut numériser. La N-VA, le CD&V, le Vooruit, le MR et Les Engagés ont des projets concrets en la matière. Bien que les réformes socio-économiques soient au cœur de l’accord de coalition, la plupart des ambitions se concentrent sur les technologies de l’information.

Économie numérique

L’économie numérique est explicitement abordée. Le Premier ministre Bart De Wever (N-VA) souhaite des investissements supplémentaires dans l’internet ultrarapide afin que toutes les entreprises puissent l’utiliser d’ici 2030. L’internet ultrarapide est défini par Arizona comme étant plus rapide que 1 Gbit/s. La fibre n’est donc pas indispensable : le câble coaxial peut également offrir ces vitesses. La fibre n’est donc pas indispensable : le câble coaxial peut également offrir ces vitesses.

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Les travaux pour l’infrastructure supplémentaire devraient causer moins de désagréments qu’aujourd’hui. À cette fin, un cadre législatif devrait faciliter la coopération entre les opérateurs.

L’Arizona ne veut pas répéter la farce de la 5G lorsque la 6G arrivera. La sécurisation du spectre de la 5G a été fortement retardée par des querelles politiques, ce qui a ralenti le déploiement de la technologie. Pour le déploiement de la 6G, le gouvernement veut définir les points faibles dès maintenant.

Données et IA

Les données sont le nouvel or, le nouveau pétrole et l’élément vital de l’intelligence artificielle, mais elles sont soumises à de nombreuses réglementations. L’accord de coalition prévoit l’élaboration d’une stratégie et d’un cadre juridique pour réglementer l’utilisation, le partage et la vente des données tout en respectant la protection des données personnelles.

Le nouveau gouvernement se penche également sur son propre fonctionnement. Vanessa Matz (Les Engagés) sera la nouvelle ministre de la Modernisation de l’État et jouera un rôle important à cet égard. Toutes les interactions entre les citoyens et les entreprises seront numérisées. Cela devrait garantir une plus grande efficacité, même si l’accord souligne immédiatement que l’option numérique ne doit pas être la seule. Les personnes moins familiarisées avec le numérique doivent pouvoir disposer d’autres options. Une e-box sera toutefois obligatoire pour les citoyens et les entreprises.

Carte d’identité numérique

Le SPF BOSA devrait mieux assumer son rôle de guide et développer une stratégie pour la numérisation de l’ensemble de l’administration fédérale. Le principe du « only-once »reste prépondérant : les citoyens et les entreprises ne doivent, en principe, introduire leurs données qu’une seule fois quelque part.

En outre, la coalition continue de miser sur la numérisation de la carte d’identité. Le gouvernement Vivaldi a fait un premier pas dans ce sens l’année dernière en lançant l’application MyGov.be. Ce gouvernement souhaite maintenant que la carte d’identité virtuelle ait également une valeur légale.

Justice

Le point le plus douloureux de la numérisation de l’administration est la farce du ministère de la Justice. Un manque total de stratégie et une prolifération de consultants y ont ouvert un gouffre financier sans fond, dont on ne tire aucun résultat. Arizona mentionne explicitement la numérisation de la justice dans l’accord de coalition. Il mentionne par exemple la poursuite de la numérisation et de l’informatisation de la justice.

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L’accord indique la nécessité d’un ensemble clair et logique de systèmes d’information. À cette fin, l’accord fait explicitement référence aux recommandations de la Cour des comptes, qui ont fait feu de tout bois dans la stratégie actuelle.

La justice continuera également à explorer les joies des réunions numériques. Les sessions de la chambre du conseil et de la chambre des mises en accusation, qui ne durent souvent que quelques minutes, se dérouleront autant que possible sous forme numérique. Cela devrait permettre de réduire les transferts de détenus.

Toutefois, une base de données publique pour les jugements et les décisions, à laquelle tout le monde peut accéder, est en cours de développement. Pour les entreprises, l’extension de Just-on-Web est importante, car elle permettra de déposer les actes de modification et les comptes annuels sous forme numérique.

Attention à la cybersécurité

Les partis de la coalition prévoient de répondre aux défis croissants de la cybercriminalité. À cette fin, les unités de lutte contre la criminalité informatique au sein de la police seront renforcées. Le gouvernement s’est engagé à travailler avec des partenaires nationaux et internationaux pour mieux faire face aux menaces complexes qui sont la norme aujourd’hui.

La Belgique prévoit également de déployer des hackers éthiques conformément à la réglementation NIS2. Les forces de police seront quant à elles habilitées à intervenir rapidement en cas de cyberattaques et d’hameçonnage, avec un cadre juridique à l’appui. Ce que cela signifie en pratique n’est pas clair.

(Un peu) de lecture

De Wever et ses collaborateurs envisagent également de renforcer la surveillance des messageries numériques. Le gouvernement examinera comment suivre les messages dans les groupes privés suspects s’il existe des indications sérieuses d’une menace pour la sécurité publique.

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Le gouvernement souhaite que les forces de police puissent intercepter et décrypter les communications cryptées. L’accord de coalition n’entre pas dans les détails. Le chiffrement de bout en bout tel que celui de WhatsApp est mathématiquement infaillible, sans possibilité réelle de décryptage, mais dans l’accord, les parties n’appellent pas à l’installation de failles qui réduiraient la sécurité de ces applications pour tout le monde.

L’IA et les données dans les soins de santé

Le secteur de la santé peut bénéficier des nouvelles technologies, mais il se heurte aujourd’hui à des obstacles importants. Les données au sein des soins de santé sont tellement protégées qu’il est difficile de déployer de nouvelles technologies. En tenant compte des garanties strictes en matière de protection de la vie privée, le gouvernement souhaite élaborer une stratégie en matière de données et d’IA pour la santé publique. Cela devrait permettre de déployer en toute sécurité l’IA dans les soins de santé.

En outre, l’équipe de M. De Wever s’appuie sur la technologie pour réaliser certaines de ses propres ambitions. Le mot magique est  » data mining« . L’exploration de données est un terme générique qui fait référence aux techniques permettant d’extraire des modèles et des informations à partir de données.

La puissance du data mining

L’Arizona souhaite utiliser l’exploration de données dans l’administration fiscale pour détecter les fraudes. Cela devrait également être possible de manière anonyme, avec un nouveau cadre juridique. Les données relatives aux comptes de jeu et aux comptes de crypto-monnaie devraient également être accessibles pour l’exploration de données.

La lutte contre la fraude sociale est l’un des fers de lance d’Arizona, et le data mining devrait également y contribuer. Les agences d’inspection sociale devraient ainsi détecter le dumping social, ainsi que le travail non déclaré et les paiements incorrects de cotisations sociales. En outre, l’exploration de données permettra de découvrir si les médecins prescrivent ostensiblement des périodes d’invalidité plus longues ou plus nombreuses. C’est à ces médecins que le gouvernement souhaite sensibiliser.

Enfin, le gouvernement s’interroge également sur lui-même. Grâce à l’exploration de données, l’Arizona espère découvrir où ses propres dépenses pourraient être plus efficaces.

Quelques objectifs concrets

Le nouveau gouvernement se concentre donc sur la numérisation, à la fois en elle-même et adaptée aux citoyens et aux entreprises. En ce qui concerne l’IA, l’accent est mis sur l’amélioration des cadres juridiques afin que les données deviennent plus accessibles. La connectivité pourrait également jouer un rôle. Le gouvernement lui-même continue de se réformer, cherchant à adopter les technologies numériques à son avantage. Dans ce contexte, on attend beaucoup de l’extraction de données.

L’accord de coalition n’est qu’un début. Lorsque le gouvernement prendra son envol, le défi consistera à traduire les ambitions en une législation qui tienne compte de la protection des données et de la vie privée.