Assembler, ne pas réinventer : la vision européenne sur OneWelcome

OneWelcome a récemment repris Scaled Access de Louvain. Cette acquisition s’inscrit dans la stratégie de croissance européenne de la plate-forme d’identité en cloud. OneWelcome veut se distinguer des géants américains de la technologie, et pas seulement sur des questions comme la confidentialité des données.

Début mars, OneWelcome a repris Scaled Access à Louvain. OneWelcome est une entreprise européenne de premier plan qui s’occupe de l’identification des clients et des utilisateurs sur les systèmes d’entreprise. « Nous nous concentrons sur les utilisateurs externes », explique le PDG Danny de Vreeze. « Pensez aux consommateurs qui se connectent à une boutique en ligne, aux clients d’une compagnie d’assurance, aux patients d’un hôpital… Nous sommes également actifs dans un contexte B2B, par exemple en soutenant un écosystème de fournisseurs qui, ensemble, soutiennent un grand projet unique. »

OneWelcome fournit la technologie qui garantit que la partie externe peut se connecter sans risque avec les autorisations d’utilisation correctes. Le service se déroule entièrement en arrière-plan. Si vous ne connaissez pas OneWelcome, il y a de fortes chances que vous vous soyez déjà connecté en utilisant la technologie de la société.

Scaled Access

OneWelcome élargit ses capacités sans cesse et l’acquisition de Scaled Access s’inscrit dans cette optique. Cette technologie donne aux utilisateurs un accès granulaire aux services. Ward Duchamps, PDG de Scaled Access : « On peut le comparer à un pare-feu, qui utilise des règles pour déterminer si un paquet est permis de passer ou non. Nous appliquons la même logique pour les utilisateurs au niveau de l’application. À tout moment, la technologie vérifie si un utilisateur remplit toujours les conditions d’accès à l’application. »

Duchamps présente l’exemple d’un livreur qui peut accéder aux systèmes d’une entreprise dès lors qu’il est muni de son permis de conduire. Grâce à la technologie de Scaled Access, cette condition est contrôlée en permanence, au lieu d’être simplement vérifiée lors de la création du compte. Après tout, un permis de conduire peut être révoqué.

OneWelcome intégrera Scaled Access dans son organisation. L’entreprise bénéficiera également de l’expertise et de l’expérience supplémentaires qu’elle apporte avec cette acquisition. OneWelcome étend sa technologie, mais le spécialiste du contrôle d’accès n’a absolument pas l’ambition d’avaler le grand marché de l’identification. Au contraire.

L’informatique comme voiture

Duchamps : « Dans le domaine des TI, nous devrions nous inspirer du secteur automobile. Les voitures sont développées comme une collection de technologies existantes qui sont assemblées en un tout. Toute nouvelle voiture n’est pas une machine entièrement nouvelle. Le secteur automobile s’est développé de cette manière pendant 150 ans. Le secteur informatique doit maintenant faire de même dans quelques décennies. »

Cela signifie que OneWelcome, mais également d’autres entreprises européennes, ne doivent pas tout faire eux-mêmes. « Dans notre domaine, il existe des normes qui jouent un rôle important. Nous travaillons avec ces normes et cherchons des partenaires partout. L’interopérabilité est cruciale. » Par exemple, pour se connecter en toute sécurité avec votre carte d’identité, OneWelcome n’a pas l’ambition de construire sa propre technologie pour cela. Au lieu de cela, la plate-forme fonctionne bien avec des parties telles que Itsme.

Faire les choses quand il le faut

“We bouwen alleen zelf zaken waar een meerwaarde zit”, zegt de Vreeze. “Wij beheren de hele flow van het identificatieproces. Dat is onze core business en doen we zelf. Voor andere zaken werken we samen met partners.”

Seulement quand il y a une valeur ajoutée, nous créons nous-mêmes les choses.

Danny de Vreeze, PDG OneWelcome

Cette approche est l’une des points forts de OneWelcome, selon de Vreeze et Duchamps, et par ailleurs pour d’autres entreprises européennes. Les entreprises européennes ont tendance à être plus petites que leurs concurrentes américaines. Selon les deux experts, c’est une bonne chose.

De Vreeze : « Le marché américain est un marché homogène. En Europe, chaque pays est un peu différent. Seulement en Europe, il existe une cinquantaine d’identifications électroniques différentes. Nous pouvons les intégrer à notre plate-forme. » C’est là que l’approche monolithique américaine stagne. Après tout, il est plus intéressant d’intégrer des parties spécialisées au niveau local dans une plate-forme que de construire une alternative à ces 50 eID pour tous les pays.

Consentement inhérent

Selon De Vreeze et Duchamps, OneWelcome a un avantage en tant qu’entreprise européenne. « Nous considérons le consentement comme un élément logique lorsque nous demandons des informations », explique De Vreeze. « Si nous demandons à un client un numéro de téléphone, il n’est utilisé que pour un but spécifique et il est conservé exclusivement à cette fin. » La demande de consentement est davantage ancrée comme une norme chez OneWelcome mais également dans d’autres entreprises européennes, où les organisations américaines doivent adapter leurs produits pour traiter correctement les données européennes.

Le consentement et l’intégration sont deux choses que vous devez avoir dans votre ADN en tant que joueur européen, on dirait. « Nous croyons aux portefeuilles d’identité. Chaque pays et chaque industrie connaît ses propres portefeuilles. C’est à nous de les intégrer et de soutenir le flux de connexion. »

Pas de valeur ajoutée dans un monolithe européen

Cette vision est fortement ancrée chez de Vreeze et Duchamps. Ils soulignent tous deux que cet état d’esprit similaire est l’une des raisons de l’acquisition de Scaled Access par OneWelcome. La société est déjà le plus grand acteur européen du marché, avec plus de 100 clients responsables de plus de 56 millions de connexions quotidiennes.

L’entreprise est fermement convaincue qu’elle peut se développer davantage et offrir une alternative aux grands acteurs américains, précisément parce qu’ils sont si grands et homogènes. Les gouvernements européens devraient également en prendre conscience, selon Duchamps. « La réalité économique des fournisseurs de technologie en Europe est différente de celle des États-Unis. Le gouvernement devrait encourager la coopération. »

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