Dans son rapport annuel, Smals revient sur la manière dont elle continue à construire le gouvernement numérique dans une année difficile pour le secteur des TIC. La collaboration, la réutilisation et l’IA constituent les fondements.
Le gouvernement fait parfois l’objet de critiques en raison de la lenteur d’exécution ou des coûts élevés des projets de numérisation, mais Smals démontre qu’il peut en être autrement. Dans le rapport annuel publié aujourd’hui pour 2024, le prestataire de services TIC pour le secteur public belge revient sur une année de progrès technologiques, avec des résultats tangibles pour la sécurité sociale, les soins de santé et les services gouvernementaux plus larges.
Tout d’abord, les chiffres : Smals a vu son chiffre d’affaires croître à 573,6 millions d’euros et a accueilli plus de deux cents nouveaux employés. À la fin de 2024, l’effectif comptait 2251 employés. C’est frappant, car le secteur des TIC n’a pas connu son année la plus facile.
De nombreuses entreprises ont freiné les nouvelles embauches et ont même réduit le nombre d’employés. Une combinaison intelligente de réutilisation, de collaboration et d’innovation, avec un accent sur la sécurité et la durabilité, est la clé du succès pour Smals.
La Belgique leader en matière de santé électronique
Smals ouvre le rapport annuel en se félicitant. Depuis 2024, la Belgique peut se proclamer championne européenne en matière de santé électronique. Notre pays obtient un rapport parfait (avec l’Estonie comme seul autre État membre) dans toutes les catégories de l’Digital Decade eHealth Indicator Study de la Commission européenne. Derrière cette performance se cache notamment l’engagement de Smals pour la plateforme eHealth, qui soutient plus de dix-sept milliards de transactions par an.
La sécurité de la plateforme est assurée par des techniques telles que la pseudonymisation et une infrastructure fonctionnant 24/7 sur le G-Cloud belge (où G signifie Government, et non une autre grande entreprise de cloud dont le nom commence par G). « Le patient a un contrôle total sur ses informations de santé », soulignent la présidente de Smals, Anne Kirsch, et l’administrateur délégué, Frank Robben, dans leur avant-propos. Des millions de Belges ont désormais donné leur consentement éclairé pour l’échange numérique de données.
e-Gov 3.0
Dans le domaine de la simplification administrative également, Smals ne reste pas inactive. Le programme e-Gov 3.0 pose de nouvelles bases numériques pour la sécurité sociale. Un exemple concret est la révision de la déclaration DmfA pour l’octroi des droits sociaux. Le successeur est construit autour d’un modèle de données unique, permettant des services en temps réel et réduisant les charges administratives.
Sous le nom Flexi at Work, Smals a lancé, en collaboration avec l’ONSS, une application qui aide les employés à suivre en temps réel leur plafond imposable pour les flexi-jobs. Les employeurs peuvent également fournir plus facilement leurs données salariales, et ces informations sont immédiatement traitées dans la base de données des carrières.
En outre, les indépendants et les employeurs ont accès, via le nouveau MyPortal, à un environnement numérique moderne pour les services socio-administratifs – avec une interface personnalisée et l’intégration de formulaires dynamiques.
Réutilisation
Smals prouve qu’il est possible de travailler de manière plus économique et plus rapide sans compromettre la qualité, grâce à son catalogue ReUse. Cette collection de plus de 100 composants informatiques réutilisables – des API et bibliothèques aux modules standards – a permis une économie de plus de 45 millions d’euros en 2024, grâce à une réutilisation structurelle dans les projets TIC.
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Smals démontre comment un gouvernement numérique peut effectivement fonctionner
Soixante pour cent des fonctionnalités des nouveaux projets ont été réalisées via des composants existants. Des outils tels que Wave pour la gestion des processus ou Reference Data Management sont déjà largement applicables dans les institutions affiliées telles que l’ONSS, l’ONEM ou la plateforme eHealth.
Le programme G-Cloud a également apporté une nouvelle valeur concrète : 54,3 millions d’euros d’économies d’échelle en 2024. L’infrastructure cloud commune accélère les projets tout en répondant aux exigences plus strictes de NIS2 et de sécurité de l’information.
L’IA sans battage médiatique
Smals aborde l’intelligence artificielle de manière pragmatique. Avec le Smals AI Competence Center, l’organisation étudie comment l’IA peut être concrètement déployée dans un contexte gouvernemental. Cela peut aller du traitement automatisé des documents et de la recherche sémantique au développement de logiciels à l’aide d’assistants de code.
Un projet notable est l’utilisation de la Retrieval Augmented Generation (RAG) pour le développement de chatbots, notamment au sein de Student@Work. Smals étudie également comment GraphRAG et les guardrails peuvent aider à rendre les réponses de l’IA plus fiables et plus sûres.
En outre, les logiciels hérités reçoivent également l’attention nécessaire. L’IA peut-elle aider à analyser et à migrer progressivement des systèmes mal documentés ? Smals met en place des projets pilotes à cet effet, y compris la documentation automatique et le support de refactoring à l’aide de l’IA générative.
La cybersécurité et la souveraineté au centre
Avec l’arrivée de la directive NIS2 et l’augmentation des tensions géopolitiques, la cybersécurité est plus que jamais à l’ordre du jour dans le secteur public. L’année dernière, Smals a de nouveau pleinement investi dans le renouvellement cryptographique, y compris la cryptographie post-quantique, le confidential computing et les preuves à divulgation nulle de connaissance. Ces techniques permettent de partager des données en toute sécurité sans divulguer d’informations identifiables.
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Le portefeuille d’identité numérique européen, dans lequel les citoyens pourront (ou peuvent) gérer leurs documents les plus importants tels que la carte d’identité ou la carte européenne d’assurance maladie, est également soutenu par Smals via le consortium DC4EU. L’application MyGov.be, à laquelle Smals a contribué en coulisses, a été lancée en mai 2024.
Smals s’en tient à une stratégie de cloud hybride. Les hyperscalers américains ne sont plus le choix évident aujourd’hui. Au lieu de cela, Smals recherche un équilibre entre le cloud public et un cloud communautaire partagé, avec des garanties en termes de souveraineté des données.
Durable et centré sur l’humain
Outre la technologie, Smals investit dans la durabilité et le bien-être. Le programme Feelgood@Smals favorise la santé physique et mentale sur le lieu de travail. Smals veut également se concentrer sur la diversité : en 2024, des personnes de 29 pays travaillaient chez Smals et plus de 300 femmes occupent un poste dans les TIC.
Sur le plan environnemental, les centres de données et les bureaux sont équipés de panneaux solaires. Rien qu’au siège social, 74 MWh d’énergie verte ont été produits en 2024, soit une réduction de CO₂ de 31,5 tonnes. La collaboration avec Out of Use pour le recyclage des TIC a permis de planter 71 m² de nouvelle forêt via Natuurpunt.
Dans le rapport annuel, Smals montre que la numérisation dans le secteur public peut être efficace, sûre et centrée sur l’humain, si elle est abordée intelligemment. La réutilisation, la collaboration et une vision réaliste de l’IA forment les pierres angulaires de cette approche. À une époque où le gouvernement est plus que jamais sous pression pour se moderniser et économiser, Smals montre l’exemple, avec des résultats.
Cette contribution rédactionnelle a été réalisée en collaboration avec Smals. Le rapport d’activité complet peut être consulté ici.