NextGen AI : menace pour les professionnels de la communication ? À surveiller !

Capgemini Kris Pote

Plusieurs journalistes belges spécialisés dans les technologies de l’information ont accordé beaucoup d’attention à la NextGen AI (intelligence artificielle de nouvelle génération) en début d’année. La teneur globale de leurs articles ? L’IA de nouvelle génération est en train de devenir une menace disruptive pour de nombreuses professions, des enseignants aux avocats en passant par les spécialistes de la communication. Voilà qui mérite quelques explications.

La plupart d’entre nous ont certainement déjà lu un article sur ChatGPT, produit de la société OpenAI dans laquelle Microsoft, en particulier, investit beaucoup d’argent. Il s’agit là d’un exemple de ce que nous pouvons appeler la NextGen AI. Les premiers outils d’IA étaient basés sur « l’intelligence artificielle étroite » et étaient principalement utilisés pour automatiser des tâches ou créer des plannings. La NextGen AI va plus loin en misant sur « l’intelligence artificielle générale », avec une intelligence beaucoup plus large et profonde.

Il est ainsi possible, en posant les bonnes questions, de faire écrire des textes, rédiger des CV, établir des contrats ou même répondre à une lettre de réclamation. Cela ne fonctionne donc plus comme un moteur de recherche classique (Google ou Bing, par exemple), qui présente une série de « liens » en réponse aux questions posées. Non, l’IA de nouvelle génération donne directement un texte complet qui semble prêt à être utilisé. Je dis bien « semble », car c’est là que le bât blesse.

Sous sa forme actuelle, ChatGPT peut certainement représenter un gain de productivité pour un consultant en communications. Celui qui ne l’utilisera pas sera clairement désavantagé par rapport à celui qui l’utilisera. Ne serait-ce que pour gagner du temps. Commencer avec un texte déjà « préécrit » à partir de diverses instructions conduira plus rapidement à un texte définitif.

J’ai moi-même installé ChatGPT sur mon deuxième écran au bureau.

Kris Poté, administrateur de C² et vice-président de Capgemini Belgique

Mais cela veut dire aussi qu’une intervention humaine sera toujours nécessaire pour relire et éventuellement corriger ou compléter les textes. Sander Duivenstein et Thijs Pepping, chercheurs chez Sogeti Labs, ont souligné dans le journal néerlandais NRC qu’il existe une grande différence entre une calculatrice et ChatGPT. Les résultats d’une calculatrice sont déterministes, alors que ceux de l’IA NextGen sont probabilistes. Si vous demandez plusieurs fois le même calcul à votre calculatrice, le résultat sera toujours le même.

Avec ChatGPT (et d’autres technologies similaires), pas. Cela dépendra du contexte que vous donnerez et donc aussi de la manière dont vous formulerez votre question. Avec l’intelligence artificielle, l’IA de nouvelle génération donnera le résultat le plus probable (c’est-à-dire probabiliste) et celui-ci pourra varier d’une fois à l’autre. « ChatGPT ne comprend rien, il est comme un perroquet qui produit des coïncidences », expliquent les deux chercheurs.

Et c’est précisément la raison pour laquelle une correction humaine est toujours nécessaire. Vous devez donc savoir ce que vous faites et avoir une certaine expertise. ChatGPT représente par exemple une aide utile en matière de « storytelling » ou pour rédiger un communiqué de presse. Mais la technologie évolue extrêmement vite. Il est clair que l’IA de nouvelle génération va encore monter en puissance, devenir de plus en plus autodidacte et se perfectionner considérablement. Il suffit de penser à des évolutions comme le « deep fake » et le métavers, qui s’appuient sur l’IA et l’IA de nouvelle génération. Mieux vaut donc, en tant que « travailleurs de la connaissance », rester très vigilants et suivre attentivement les évolutions.

J’ai moi-même installé ChatGPT sur mon deuxième écran au bureau, comme beaucoup d’autres collègues consultants du reste. En fait, ce blog sur l’IA de nouvelle génération a peut-être même été rédigé par ChatGPT… Je vous laisse le soin de deviner si c’est le cas…


Ceci est une contribution soumise par Kris Poté, administrateur de C² et vice-président de Capgemini Belgique

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