En raison de leur affinité historique, Google Chrome et Chromium sont difficiles à distinguer. Nous vous expliquons les différences.
Il est temps de faire une petite expérience. Demandez à dix personnes choisies au hasard dans la rue quel est leur navigateur internet préféré. Il y a de fortes chances qu’au moins six personnes répondent à cette question par « Google Chrome ». Le navigateur de Google est extrêmement populaire et sa part de marché atteindra 67,5 % d’ici à la fin de 2024.
Interrogez ces mêmes personnes au hasard sur le terme « chrome » et elles penseront probablement que vous parlez de l’élément chimique du même nom. Pourtant, l’impact du chrome sur le web est bien plus important que vous ne le soupçonnez. Après tout, sans Chromium, vous n’auriez pas Google Chrome.
Le projet Chrome
Chromium est un logiciel à code source ouvert. Sur le papier, c’est le « projet Chromium » qui gère le code, mais il est de notoriété publique que c’est Google qui tient les cordons de la bourse. Le géant de la technologie ne le cache d’ailleurs pas. La première version de Chromium a été lancée en 2008 ; ce n’est pas une coïncidence si nous avons découvert le navigateur web Chrome la même année.
Opensource signifie que le code source de Chromium est public. Cela ne signifie pas pour autant que n’importe qui peut y jeter un coup d’œil. Les développeurs de logiciels doivent d’abord passer par un processus d’enregistrement avant d’être autorisés à co-écrire le code de Chromium. Cela devrait empêcher les développeurs incompétents ou les personnes mal intentionnées de tuer le code. Microsoft est l’un des principaux contributeurs au code de Chromium.
Outre Chromium, vous disposez également de Chromium OS. Ce que Chromium est au navigateur web Chrome, Chromium OS l’est au système d’exploitation ChromeOS. Les Chromebooks fonctionnent avec ce système d’exploitation. Chrome OS était auparavant étroitement lié à Chrome, mais les deux systèmes sont désormais séparés.
De Chromium à Chrome
Dans sa forme la plus pure, Chromium, comme Chrome, est un navigateur web. Google a donc basé le code source de Chrome sur celui de Chromium. Chrome et Chromium partagent en outre le même moteur web, Blink : un dérivé de WebKit d’Apple. Mais les similitudes entre les deux navigateurs web s’arrêtent là.
Google est propriétaire à 100 % de Chrome. Le code source est verrouillé et protégé du monde extérieur. Les modifications apportées par les développeurs à Chromium n’affecteront pas Chrome.
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Google Chrome est beaucoup plus adapté à une utilisation de masse. De nombreuses fonctionnalités ont été intégrées à Chrome que vous ne trouverez pas dans Chromium, comme les plug-ins intégrés pour l’affichage des fichiers PDF ou la lecture des fichiers multimédias. Les nouvelles fonctionnalités sont accompagnées de mises à jour automatiques et Google se charge également de combler les failles de sécurité. C’est très utile, car l’inconvénient de sa popularité est que Chrome est une cible privilégiée pour les pirates informatiques.
D’ailleurs, Google Chrome n’est pas le seul navigateur web issu de Chromium. Microsoft Edge, Brave et Vivaldi sont aussi naturellement des navigateurs Chromium. Microsoft a décidé de repasser à Chromium en 2020. Les développeurs de ces navigateurs ont pris le code de Chromium dans une direction complètement différente, ce qui fait d’eux des cousins éloignés de Chrome. Firefox est l’un des rares navigateurs internet qui s’appuie encore sur son propre moteur (Gecko).
Démarrer avec Chromium
Son côté non poli fait de Chromium un terrain de jeu pour les amateurs. Ils disposent d’un navigateur web brut qu’ils peuvent encore entièrement personnaliser. Chromium peut être téléchargé gratuitement. Il est recommandé de le faire via le canal officiel pour obtenir une version sécurisée et révisée du navigateur.
Pour ceux qui ne sont pas rebutés par les logiciels qui ont encore besoin d’être modifiés, Chromium offre même certains avantages par rapport à Chrome. Par exemple, vous pouvez installer manuellement des plug-ins ou des extensions que Chrome ne prend pas en charge. Chromium propose également des mises à jour beaucoup plus fréquentes.
Le principal argument en faveur de Chromium est peut-être la protection de la vie privée. Le fait que Google Chrome soit truffé de cookies et de traceurs pour suivre votre activité de navigation est malheureusement un secret de polichinelle. Ces traceurs sont auto-installés par Google et ne sont donc pas présents par défaut dans Chromium. Google utilise également Chrome comme appât pour vous piéger dans son écosystème. Dans Chromium, vous pouvez créer votre propre site web respectueux de la vie privée.
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Maison inachevée
Cependant, pour les utilisateurs non avertis, Chromium n’est pas recommandé. Chromium n’excelle pas en termes de convivialité. Le navigateur est intrinsèquement plus instable, car le code est constamment modifié en coulisses. Même la page de téléchargement officielle prévient que Chromium peut être « incroyablement bogué ». Les fonctionnalités de base sont très limitées. Moins d’un pour cent de tous les utilisateurs d’Internet dans le monde s’aventurent dans Chromium.
L’utilisation de Chromium comporte également de sérieux risques en matière de sécurité. Chromium peut recevoir de nombreuses mises à jour, en principe pas moins que Chrome, mais si vous ne les exécutez pas manuellement, vous vous retrouverez avec une version obsolète en un rien de temps. Il n’y a pas de système de mise à jour automatisé comme dans Chrome ou Edge. Cela peut permettre aux cybercriminels d’exploiter des vulnérabilités non corrigées.
Imaginez que vous naviguez avec Chromium comme si vous emménagiez dans une maison qui a besoin d’être rénovée. Vous pouvez décorer la maison à votre goût, mais vous devez vivre dans un chantier de construction avec tous les inconvénients et risques potentiels que cela comporte. Si vous préférez vous installer dans une maison finie et meublée, il est préférable d’utiliser Google Chrome (ou tout autre navigateur populaire).
Cet article a été initialement publié le 14 septembre 2022. Le texte a été mis à jour pour la republication.