Microsoft a cessé le support officiel de Windows 10. Qu’est-ce que cela signifie pour les utilisateurs ?
Il y a une décennie, le 29 juillet 2015, Microsoft lançait Windows 10. Le message était alors clair : Windows 10 serait la toute dernière version de Windows, à l’instar d’OS X. Désormais, Windows ne recevrait plus que des mises à jour incrémentales. « Dix » semblait être un beau chiffre pour geler la numérotation des versions : Windows 9 a même été sauté.
En 2021, la promesse s’est définitivement révélée dépassée avec le lancement de Windows 11. Cependant, d’une manière amère, il y a une part de vérité dans l’affirmation d’il y a dix ans. Pour plusieurs PC parfaitement fonctionnels, Windows 10 est effectivement la toute dernière version de Windows. Ces systèmes ne peuvent pas être mis à niveau vers Windows 11 en raison des exigences système artificielles imposées par Microsoft.
Jour officiel de fin de vie
Le 14 octobre est le jour officiel de fin de vie de Windows 10. Microsoft lance ses dernières mises à jour largement disponibles pour le système d’exploitation et se tourne vers l’avenir : ceux qui ne sont pas passés à Windows 11 sont laissés pour compte.
Cela concerne beaucoup de monde : fin septembre, les chiffres montraient qu’environ un tiers des PC en Belgique fonctionnent encore sous Windows 10. À l’échelle mondiale, 40 % de tous les ordinateurs Windows fonctionneraient encore sous Windows 10. Il s’agit en grande partie d’ordinateurs portables grand public qui n’ont pas de ‘puce de sécurité TPM 2.0‘ et ne sont donc officiellement pas compatibles avec Windows 10, même s’ils sont en réalité assez puissants. Ces systèmes fonctionnent souvent encore parfaitement.
Pour les entreprises aussi, le passage à Windows 11 n’est pas toujours évident. Les petites entreprises voient leurs puissantes stations de travail vieillir artificiellement, alors que le matériel est encore capable et qu’il n’y a pas de budget pour un nouveau modèle. Dans les grands environnements d’entreprise, la migration vers Windows 11 n’est pas non plus évidente. Le matériel y joue un rôle moins important et les problèmes de compatibilité pèsent davantage sur le coût des trajectoires de migration.
Quoi qu’il en soit, il existe aujourd’hui de nombreux ordinateurs Windows 10 parfaitement fonctionnels qui perdent soudainement leur support. Qu’est-ce que cela signifie, et que devez-vous faire si vous lisez ceci depuis un ordinateur Windows 10.
Fin du support
Tout d’abord : l’absence de support n’implique pas que Windows 10 fonctionnera soudainement moins bien. Microsoft cesse cependant la distribution des mises à jour. Il ne s’agit pas seulement des mises à jour qui corrigent les bugs, mais aussi des correctifs pour les problèmes de sécurité nouvellement découverts.
Bien que Windows 10 ait dix ans, de nouvelles failles de sécurité continuent d’apparaître. C’est le cas pour tout code complexe. C’est pourquoi les mises à jour mensuelles sont si importantes. Juste après la fin du support, Windows 10 n’est pas soudainement non sécurisé, mais après quelques mois, un retard dans les correctifs s’accumule. Si une faille dangereuse apparaît entre-temps, les cybercriminels peuvent l’exploiter sans être dérangés.
Juste après la fin du support, Windows 10 n’est pas soudainement non sécurisé, mais après quelques mois, un retard dans les correctifs s’accumule.
Comparez la fin du support à la fin de l’entretien de la serrure de votre porte d’entrée. Au début, rien ne se passe, mais au fil du temps, les problèmes s’accumulent, la rouille apparaît et peut-être que la porte ne ferme plus complètement. À un moment donné, le risque qu’un criminel puisse en profiter augmente.
Quelles mesures devez-vous prendre ?
Au début, il n’y a pas de problème majeur pour les utilisateurs de Windows 10. Un mois après la fin du support, votre PC ne devient pas soudainement une cible pour les pirates. À moyen terme, le risque augmente, non seulement pour ce qui se trouve sur votre PC, mais aussi pour le reste du réseau auquel votre ordinateur est connecté. Continuer à utiliser Windows 10 tel quel n’est donc pas une option sûre. Il existe quatre trajectoires possibles que vous pouvez suivre maintenant.
Mettre à jour
Peut-être que votre système est compatible avec Windows 11, mais que vous n’avez pas encore pris le temps de le mettre à jour. C’est un bon moment pour vérifier si votre système peut recevoir la mise à niveau. Windows 11 est en effet gratuit pour les appareils compatibles.
Si votre ordinateur peut faire fonctionner Windows 11, et qu’il n’y a pas d’applications d’entreprise qui nécessitent Windows 10 pour une raison ou une autre, alors la mise à jour est l’idée la plus logique et la plus simple.
ESU gratuit
Sous la pression des organisations de consommateurs de l’Union européenne, Microsoft a fait marche arrière. La fin du support pour Windows 10 n’est pas aussi définitive qu’annoncé initialement. Les consommateurs ont droit à un an d’Extended Security Updates (ESU) gratuit.
Ce sont des mises à jour de sécurité supplémentaires que Microsoft met théoriquement à disposition des entreprises payantes qui ont besoin d’un peu plus de temps pour leur migration depuis Windows 10. Maintenant, ces mises à jour arrivent aussi gratuitement pour les consommateurs. Les consommateurs sont dans ce contexte des utilisateurs individuels de systèmes Windows 10 Home ou Pro. Pour obtenir l’ESU, vous devez vous inscrire. Microsoft a ouvert les inscriptions en octobre, mais les déploie progressivement. Un peu de patience peut donc être nécessaire. Dans cet article, vous pouvez lire ce qu’il faut faire exactement.
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Payer pour ESU
Les entreprises ne reçoivent pas l’ESU gratuitement. Elles doivent payer, avec un prix de départ de 61 dollars par appareil par mois. Les ESU peuvent être achetés pour un maximum de trois ans, avec un prix qui augmente chaque année. Pour les entreprises qui souhaitent utiliser leurs systèmes un peu plus longtemps, cette option est la meilleure.
Ne pas payer pour ESU comporte en effet des risques. En cas de fuite de données, il sera difficile de prouver dans le cadre du RGPD que vous avez fait de votre mieux lorsque le réseau contient des ordinateurs Windows 10 sans correctif de sécurité.
Le concept des ESU payants est identique à celui pour les consommateurs, à l’exception du prix. Ceux qui s’inscrivent reçoivent à nouveau des mises à jour de Microsoft et sont tranquilles pour au moins un an.
Adieu Windows
Windows 10 perd son support, mais votre ordinateur ne devient pas soudainement moins performant. Windows n’est pas le seul système d’exploitation qui fonctionne avec votre PC ou ordinateur portable. Vous pouvez par exemple transformer gratuitement un ordinateur portable en Chromebook en installant ChromeOS Flex. ChromeOS remplace alors Windows. Google a déjà rendu Chrome OS disponible pour les ordinateurs portables Windows en 2022.
La fonctionnalité de votre appareil change, mais ce n’est pas nécessairement un problème. Pour ceux qui travaillent principalement avec des applications cloud via le navigateur, ChromeOS est suffisant. Google continue de fournir des mises à jour de sécurité pour ChromeOS Flex.
Vous pouvez aussi installer Linux. La plupart des distributions Linux fonctionnent bien sur des ordinateurs plus anciens. Elles n’ont pas d’exigences système artificielles comme Windows 11. Les distributions Linux comme Ubuntu ou certainement Linux Mint sont assez conviviales. Linux Mint est spécifiquement destiné aux débutants ayant peu ou pas d’expérience avec Linux. Si vous optez pour Linux, vous êtes également en sécurité en ce qui concerne les mises à jour de sécurité.
Tant avec l’installation de ChromeOS qu’avec une distribution Linux, vous donnez une nouvelle vie à votre PC. Votre appareil peut potentiellement continuer à fonctionner pendant des années supplémentaires, bien au-delà de ce que Microsoft offre avec ESU. Cette solution ne fonctionne bien sûr que si vous n’avez pas peur d’utiliser une alternative à Windows et que vous ne dépendez pas d’applications qui ne fonctionnent que sous Windows.
Adieu à votre ordinateur
Vous ne voulez pas payer pour ESU et n’avez pas accès à la version gratuite ? Et vous ne voulez pas non plus passer à ChromeOS ou Linux ? Malheureusement, il n’y a pas d’autre option que de mettre votre ordinateur à la retraite. Continuez à utiliser votre système quelques mois après le 14 octobre, mais assurez-vous d’avoir une alternative d’ici le changement d’année.
Gardez à l’esprit que votre système actuel n’est plus compatible en raison de la puce de sécurité manquante, (généralement) pas parce que le processeur est trop faible. Êtes-vous encore satisfait des performances de votre système ? Alors il n’y a aucune raison de suivre les discours marketing des fabricants d’ordinateurs portables et d’investir soudainement dans un nouveau système coûteux avec des soi-disant capacités d’IA.
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Si vous pouvez vous permettre plus, alors cette occasion est bien sûr excellente pour investir dans un système qui peut en principe fournir à nouveau de fidèles services pendant de nombreuses années. En supposant que Microsoft ne lance pas soudainement Windows 12 l’année prochaine avec de nouvelles exigences de compatibilité créatives.