Les trois grands opérateurs belges s’attendent à ce que l’eSIM remplace à terme la carte SIM classique, mais nous n’en sommes pas encore là. La technologie ne séduit actuellement qu’une minorité, bien que la notoriété augmente. Il y a en effet de nombreux avantages associés.
Depuis 2020, Orange et Proximus prennent en charge l’eSIM sur les smartphones compatibles. Telenet a introduit l’eSIM cette même année sur les objets connectés. Il a fallu plus de temps au fournisseur pour adopter également les smartphones, mais Telenet a désormais rejoint le mouvement. Le nouveau fournisseur belge Digi a commencé cet été à prendre en charge la technologie.
La carte SIM virtuelle numérique présente de nombreux avantages par rapport à la carte physique : elle est plus flexible, plus simple à activer, et rend superflus la consommation de plastique et le transport. Pourtant, l’intérêt reste limité près de cinq ans après l’introduction de l’eSIM sur le marché belge.
Popularité limitée
Orange est disposé à partager des chiffres intéressants. L’année dernière, 41 % de la clientèle du fournisseur possédait un smartphone compatible avec l’eSIM. Entre-temps, ce nombre a fortement augmenté pour atteindre 60 %. Les iPhone mènent la charge eSIM avec 67 % d’appareils compatibles chez le fournisseur. Android suit et croît de huit pour cent par an. Environ 80 % des appareils qu’Orange vend lui-même sont aujourd’hui compatibles eSIM.
Il est frappant qu’Orange fasse référence à une forte augmentation de la compatibilité eSIM dans le segment budget chez Android. L’eSIM a initialement été introduite sur les téléphones haut de gamme, mais se diffuse de plus en plus vers le grand public, comme le montre ce chiffre.
L’année dernière, Orange indiquait que quatre pour cent des clients utilisaient effectivement une eSIM. Pour 2025, le fournisseur déclare en termes plus généraux que l’option en est encore à ses débuts et varie selon les segments de clientèle.
Proximus parle également d’une petite minorité de quelques pour cent qui utilise l’eSIM. L’utilisation réelle varie dans le temps, précise-t-on, par exemple parce que les gens n’utilisent une eSIM que pendant les vacances. Telenet et Digi ne répondent pas à temps
De nombreux avantages
Les trois fournisseurs croient fermement aux avantages de l’eSIM. Ceux-ci sont nombreux, à commencer par l’aspect environnemental. Les cartes SIM sont petites, mais omniprésentes. Lorsque les cartes physiques deviennent superflues, cela économise tout de même du plastique. Le transport (généralement par courrier) disparaît également.
Plus important pour le client final est cependant la commodité. L’eSIM permet d’activer entièrement numériquement un abonnement. En quelques clics, vous enregistrez un smartphone chez le fournisseur de votre choix. Cela met fin aux manipulations, à l’attente d’une nouvelle carte SIM et au changement des cartes minuscules.
De plus, l’eSIM facilite la combinaison de plusieurs numéros de téléphone sur un appareil. Proximus, Telenet et Orange ont tous trois souligné précédemment la possibilité d’utiliser via l’eSIM un numéro professionnel et privé sur un seul appareil. Qui veut faire cela aujourd’hui sans eSIM a besoin d’un smartphone avec de la place pour deux cartes SIM.
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Il y a aussi des avantages à l’étranger. Ainsi, vous pouvez rapidement activer une eSIM d’un fournisseur local ou d’un spécialiste du roaming avant de partir en vacances à l’étranger, pour naviguer sans vider votre compte bancaire.
Pas de ruée
Une ruée vers l’eSIM ne se produit pas, bien que l’enthousiasme augmente. Proximus constate de plus en plus d’intérêt pour la technologie. L’année dernière, les clients passaient surtout à l’eSIM lorsqu’ils avaient une raison spécifique. L’utilisation combinée d’un numéro privé et professionnel sur un appareil est un exemple classique.
Grâce à la forte progression des appareils compatibles, Proximus remarque maintenant un intérêt plus large. Tant les clients existants que nouveaux passent à l’eSIM lors de l’achat d’un nouvel appareil. Proximus a récemment lancé l’outil Quick Transfer pour simplifier cette transition.
Orange voit également l’intérêt croître plutôt lentement. Par rapport aux États-Unis, nos pays voisins et l’Europe de l’Est, les Belges ne sont pas des adopteurs rapides de l’eSIM.
Exclusivement eSIM
Tout le monde s’accorde sur le fait que la percée de l’eSIM arrivera, et plutôt plus tôt que plus tard. Proximus s’attend à une augmentation significative dans les mois à venir, grâce aux appareils qui ne sont compatibles qu’avec l’eSIM et plus avec une carte SIM physique. Cela semble surtout faire référence à l’iPhone Air d’Apple récemment dévoilé.
Orange promeut l’eSIM comme une solution écologique et conviviale. L’eSIM est intégrée dans l’eShop et le portail client du fournisseur.
L’eSIM comme standard
La GSMA (l’organisation derrière les standards pour les téléphones mobiles) rêve depuis 2010 de cartes SIM basées sur logiciel, et les objets connectés étaient effectivement le premier groupe cible. Avant qu’Apple n’apporte l’eSIM au smartphone en 2018, Samsung avait déjà introduit en 2016 la Gear S2 : une montre connectée avec compatibilité eSIM 3G.
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Proximus facilite la transition vers l’eSIM pour ses clients
Les développements en matière d’eSIM font que la carte SIM numérique deviendra la norme. Du côté des fabricants, nous pouvons selon les fournisseurs belges nous attendre dans un proche avenir aux premiers appareils qui ne fonctionnent qu’avec l’eSIM.
Aux États-Unis, l’adoption de l’eSIM est déjà beaucoup plus avancée. Apple y a lancé son iPhone 14 sans espace pour une carte SIM physique. Maintenant qu’avec l’iPhone Air un premier tel appareil atteint également le marché européen, l’adoption va s’accélérer. Orange s’attend à ce que d’ici 2028, la moitié des connexions se fassent via eSIM, et que la carte SIM virtuelle numérique soit alors devenue la nouvelle norme.
C’est comme mentionné ci-dessus généralement une bonne chose. Il y a pourtant aussi un inconvénient : changer de téléphone est un peu plus complexe avec l’eSIM. Pour chaque téléphone, vous devez créer et lier numériquement un profil eSIM. Si vous changez d’appareil, vous devez donc bricoler un moment dans les paramètres. Orange et Proximus indiquent tous deux aider les utilisateurs dans cette démarche. Orange prévoit désormais une transition rapide d’iPhone à iPhone et Proximus fait référence à son outil Quick Transfer.
Appareils compatibles
Pouvez-vous déjà utiliser l’eSIM ? Les chances sont assez élevées si vous avez un appareil moderne et un peu plus cher. Depuis le lancement de l’iPhone XS en 2018, tous les appareils d’Apple sont compatibles. Avec toutes les variantes de l’iPhone 11, 12, 13 et 14, vous pouvez donc passer à l’eSIM, ou activer une eSIM en vacances pour le roaming. Pour l’iPhone Air, l’eSIM est indispensable.
Android n’est pas en reste. Samsung suit complètement avec l’eSIM dans sa série S. Tous les appareils des séries S20, S21, S22, S23, S24 et S25 sont compatibles, ainsi que les futurs smartphones. Les Z Flip et Fold sont également compatibles, à partir de l’édition 2, avec les anciens Note (20 et 20 Ultra). Oppo suit avec les X3, X5 et X8 (Pro) ainsi que les téléphones de la série Reno. Google a adopté l’eSIM avec ses Pixel.
Il faut encore mentionner le Nokia G60, avec le Xiaomi 12T Pro, 13T et nouveau 14T et naturellement le Fairphone 4 et 5 : l’approche écologique de cet appareil rend l’eSIM presque obligatoire. Tous les futurs appareils haut de gamme des fabricants mentionnés continueront en théorie à prendre en charge l’eSIM. Comme mentionné, l’eSIM pénètre aussi de plus en plus dans le segment d’entrée de gamme.
Commencer en ligne
Intéressé par l’activation d’une eSIM ? C’est possible via les applications et portails de votre fournisseur. Vous pouvez parfaitement passer de votre carte SIM physique à une eSIM, bien que la valeur ajoutée d’un changement sur un appareil où vous n’utilisez qu’un seul numéro de téléphone soit naturellement limitée. Une transition est pratique lorsque vous voulez ajouter une eSIM comme second numéro à votre appareil.
Vous partez en vacances ? Vous pouvez alors regarder du côté d’une eSIM chez des fournisseurs internationaux. Ubigi et Saily sont des exemples de parties intéressantes qui proposent des forfaits de données via une carte SIM virtuelle par-delà les frontières. La configuration se fait également ici en ligne via un code QR ou une application.
Lorsque vous utilisez une seule carte SIM qui se trouve dans votre appareil et que vous n’avez pas besoin d’itinérance internationale, il y a peu de raisons de passer soudainement à l’eSIM maintenant. Cela changera probablement avec l’un de vos prochains smartphones. Si vous changez d’opérateur, l’eSIM est alors l’option rapide et respectueuse de l’environnement.