De l’adresse IP à l’arrestation : comment Pierre de la Police Fédérale traque les cybercriminels

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Et si vos compétences en informatique pouvaient servir à traquer les criminels ? Pour Pierre, inspecteur principal à la Computer Crime Unit (CCU) de la Police Fédérale, c’est le quotidien. Fort de sa formation en cybersécurité, il analyse des traces numériques, mène des perquisitions et fait avancer des dossiers complexes liés à la cybercriminalité.

De l’analyse d’appareils saisis à l’identification de hackers via des adresses IP ou des e-mails, son travail se situe à la croisée de la technologie et de l’enquête judiciaire. Et cela donne parfois lieu à des situations aussi atypiques que révélatrices.

Du stage à la lutte contre cybercriminalité

Pierre travaille à la police depuis dix ans. Après avoir terminé ses études en analyse et programmation, il a poursuivi une spécialisation en sécurité informatique. Lors de son stage de fin d’études à la police, il a postulé à la fois comme civil et comme inspecteur principal spécialisé. Il a d’abord été engagé comme civil, avant de réussir le concours pour intégrer la police. Depuis, il travaille au sein de la Computer Crime Unit (CCU) à Bruxelles, une unité qui appuie les collègues de la police locale et fédérale dans leurs dossiers judiciaires.

Un rôle polyvalent

« Mon travail consiste principalement à extraire, exploiter et contextualiser les données des appareils saisis lors des enquêtes, » explique-t-il. « Nous intervenons sur des dossiers variés, allant des attentats aux homicides, en passant par la pédopornographie. »

En plus de cet appui technique, Pierre gère également des dossiers de A à Z, principalement liées à la cybercriminalité. Il s’occupe alors de l’ensemble du processus, depuis les décisions stratégiques jusqu’aux arrestations et perquisitions. Ces dossiers touchent soit la criminalité informatique pure, comme le hacking, le sabotage ou les fraudes en ligne, soit des crimes classiques nécessitant une expertise technologique, comme les escroqueries impliquant Internet ou les transactions en cryptomonnaie.

Les opérations Ping-Pong/Flouz

L’un des dossiers marquants de Pierre est l’opération Ping-Pong. « Tout a commencé avec le piratage des points de fidélité des clients d’une grande enseigne, » raconte-t-il. « Nous avions identifié une adresse IP à Charleroi, mais il s’est avéré que le pirate utilisait cette adresse comme rebond. » Après une enquête minutieuse, Pierre et son équipe ont découvert que le suspect, un homme en séjour illégal, était à l’origine de nombreux autres piratages de sites belges. « Ce dossier a été complexe, mais très enrichissant, » se souvient-il.

Après sa libération provisoire, le même suspect a récidivé, donnant naissance au dossier Flouz. Cette fois, il s’en prenait à un prestataire de titres-repas numériques, vidant les comptes des clients pour financer des achats en magasin. Grâce à un lien établi avec l’affaire précédente – une adresse e-mail et un téléphone déjà repérés – Pierre a pu remonter jusqu’à lui, malgré ses efforts accrus pour s’anonymiser. « Il avait appris de ses erreurs, mais une petite faille a suffi à l’identifier et à boucler ce nouveau dossier, » conclut-il.

Toujours une surprise

« Lors des perquisitions, certains tentent de prendre la fuite. Comme les hackers passent souvent des années inaperçus, ils ne s’attendent jamais à être arrêtés à ce moment-là. C’est toujours une surprise pour eux. »

Enlever la casquette d’informaticien

Les profils recherchés doivent avoir de solides bases techniques et être passionnés, car le métier exige une mise à jour constante, tant en informatique qu’en matière policière. « Il n’est pas nécessaire de tout connaître au départ, mais la passion et une bonne maîtrise des bases sont essentielles », précise Pierre. Sur le plan humain, la Computer Crime Unit privilégie des candidats engagés, assertifs et capables de s’adapter. « Comme inspecteurs principaux, ils endosseront des responsabilités, notamment lors de perquisitions », explique Pierre. « Nous avons besoin d’informaticiens capables d’enlever leur casquette d’informaticien, pour agir pleinement en tant que policiers si nécessaire. Ce sont des profils très spécifiques. » Un métier unique et varié

« Pour moi, c’est le plus beau métier du monde, » confie Pierre. « On vit des expériences uniques. Dès leur première semaine, nos stagiaires se retrouvent sur des scènes d’homicides, participent à des perquisitions, procèdent à des arrestations, et roulent en véhicule de police avec gyrophares. Ce travail combine une dose d’adrénaline à un aspect intellectuel exigeant. C’est passionnant et incroyablement diversifié. »

Utilisez vos compétences numériques pour renforcer la sécurité de la société

Vous êtes passionné par les traces numériques et souhaitez mettre vos compétences technologiques au service de la société ? La Computer Crime Unit de la Police Fédérale recrute régulièrement des profils IT dotés d’une solide base technique et d’un esprit analytique. Vous trouverez plus d’informations sur la fonction d’inspecteur principal spécialisé en ICT sur jobpol.be.

À noter : la prochaine formation débute le 15 octobre 2025 à l’Académie Nationale de Police (ANPA) à Etterbeek. Le processus de recrutement pouvant durer plusieurs mois, il est conseillé d’entamer les démarches dès maintenant pour celles et ceux souhaitant rejoindre la police.


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