Le conflit entre Qualcomm et Arm ne cesse de progresser. Les conséquences pourraient être désastreuses pour Qualcomm si elle perdait l’accès aux conceptions de puces d’Arm.
Depuis 2022 déjà, Arm et Qualcomm se disputent les licences. Enterrer la hache de guerre semble être hors de question pour l’instant, bien au contraire. Arm aurait menacé de révoquer la licence de Qualcomm, selon Bloomberg. Cette décision ne sera pas immédiate. Qualcomm a 60 jours pour réagir.
Le conflit porte sur l’acquisition de Nuvia par Qualcomm. Nuvia, comme Qualcomm, était un acheteur de conception de puces auprès d’Arm et Qualcomm aurait utilisé ses conceptions pour concevoir le processeur Snapdragon X Elite. Toutefois, Arm affirme que Qualcomm n’était pas autorisée à reprendre automatiquement la licence de Nuvia après l’acquisition sans avoir préalablement négocié un nouvel accord avec elle.
Qualcomm prend une claque, Arm aussi ?
Si Qualcomm perd l’accès à l’architecture ARM, cela pourrait être un coup dur. Le fabricant de puces développe ses puces sur la base des conceptions d’Arm. Cette semaine, Qualcomm a dévoilé son dernier soc pour les smartphones. Juste au moment où Qualcomm est sur le point de bouleverser l’industrie du PC, il ne serait pas très opportun de devoir trouver une alternative à l’architecture ARM.
Il semble aussi qu’Arm n’ait pas grand-chose à gagner dans cette affaire. Le PDG René Haas a de grandes ambitions dans l’industrie des PC et veut s’emparer d’au moins 50 % du marché des ventes de Windows. Les PC Copilot Plus sont une occasion unique pour Arm de réussir dans ses projets : les tentatives précédentes de Windows sur ARM n’ont eu que peu de succès. Avec Apple, Arm a une autre carte à jouer.
Une rupture ou une réconciliation ?
Qualcomm n’est pas impressionné par la menace d’Arm. « Il s’agit encore d’une fois de la même chose de la part d’Arm. D’autres menaces sans fondement destinées à faire pression sur un partenaire de longue date pour qu’il interfère avec nos processeurs de pointe et augmente les taux de redevance sans tenir compte des droits étendus que lui confère sa licence d’architecture », a déclaré l’entreprise dans une réponse au Financial Times.
Les deux parties se retrouveront devant le tribunal en décembre. Cette rencontre devrait permettre de déterminer si une réconciliation est encore possible ou si l’affaire se terminera par une rupture. En effet, il est bien possible qu’une rupture survienne : l’exclusivité de Qualcomm sur les puces ARM pour Windows est sur le point d’expirer, et de nombreuses parties cherchent à reprendre les licences. Pour sa part, Qualcomm souhaite être moins liée à Arm et développer ses propres puces.