Dans quelques jours, les premières expéditions de PC Copilot Plus équipés de puces Qualcomm arriveront à travers le monde. Mais, Arm peut encore saboter son propre projet.
Le 18 juin 2024 sera un jour historique pour le lancement officiel du PC Copilot Plus. Dans pas moins de six jours, les premiers ordinateurs portables équipés d’une puce Qualcomm X seront commercialisés.
Pourtant, l’avenir semble incertain. Les analystes de l’industrie des puces et des PC s’inquiètent d’un conflit juridique entre Arm et Qualcomm. C’est ce qu’a appris Reuters lors du salon Computex.
Les querelles de licences
Le conflit dure depuis 2022 et concerne l’acquisition de Nuvia par Qualcomm. Nuvia, comme Qualcomm, a acheté des modèles de puces à Arm et Qualcomm aurait utilisé ses modèles pour concevoir le processeur Snapdragon X Elite. Toutefois, Arm déclare que Qualcomm ne pouvait pas reprendre automatiquement la licence de Nuvia après l’acquisition sans avoir négocié au préalable un nouvel accord avec elle.
Le procès commencerait en décembre et les conséquences pourraient être énormes. Si Arm gagne, elle pourrait forcer une interdiction de vente des PC équipés d’une puce Snapdragon X. L’analyste Doug O’Laughlin a déclaré à Reuters que le « risque était réel ».
Creuser sa propre tombe
Mais ce conflit ne pourrait pas être plus ironique. Arm et Qualcomm sont à la fois le meilleur client et le meilleur fournisseur l’un de l’autre et ont étroitement lié leurs chances sur le marché des PC. Arm voudrait utiliser les PC Copilot Plus pour enfin occuper une place importante dans l’industrie des PC : les tentatives précédentes avec Windows sur ARM n’ont pas été très fructueuses.
Son PDG, René Haas, a récemment déclaré qu’il comptait conquérir 50 % du marché Windows. Arm creuserait sa propre tombe si elle arrêtait les ventes de PC Qualcomm. Les deux parties pourront-elles enterrer la hache de guerre à temps ?
Quelle que soit la décision finale, le mariage exclusif entre Arm et Qualcomm prendra très probablement fin bientôt. Elles ne sont pas les seules à vouloir développer des puces ARM : Nvidia, entre autres, y voit l’occasion de conquérir le marché des CPU.