Broadcom veut racheter VMware, mais l’UE ne donnera pas simplement son accord. Il est probable que les enquêtes sur l’acquisition retardent le processus, en tout cas.
Le rachat proposé de VMware par Broadcom ne suscite aucun enthousiasme particulier. Au vu des autres acquisitions réalisées par Broadcom, celle-ci s’accompagnera également d’une concentration accrue sur un nombre limité de clients importants et d’un manque d’investissement et d’innovation. Broadcom elle-même a déjà indiqué qu’elle voulait changer d’orientation. Quel que soit le projet final, il n’aboutira à rien si l’UE ne donne pas sa bénédiction.
Selon le Financial Times, l’Union européenne n’a pas l’intention de donner son feu vert à l’acquisition comme ça. La Commission a lancé une enquête antitrust détaillée qui devrait au moins ralentir le processus d’acquisition.
Importante étude de phase 2
Un rachat de cette envergure peut presque toujours s’attendre à une étude dite de phase 1. Une telle enquête analyse l’éventuel impact anticoncurrentiel sur le marché et prend plusieurs mois. Toutefois, selon des sources internes, l’UE prévoit une enquête de phase 2. Une telle enquête antitrust peut prendre plus d’un an et peut avoir un impact important sur l’accord entre Broadcom et VMware. Un retard semble presque inévitable et l’ensemble du plan est en fait remis en question.
Les opposants à l’accord, y compris plusieurs clients actuels de VMware, craignent que les produits de la société ne soient liés aux produits ou services de Broadcom à l’avenir. Deux acquisitions précédentes, celles de CA Technologies en 2018 et de Symantec en 2019, illustreraient un comportement anticoncurrentiel.
Monopole
Broadcom est l’un des plus grands fabricants de puces au monde. La société fabrique de petites puces pour les routeurs, par exemple, et est donc moins connue que, par exemple, Intel ou AMD, mais dans son propre secteur, Broadcom est pratiquement un monopole. Aux États-Unis, la FTC a déjà dû interdire à Broadcom de mettre sur le marché des offres groupées lors de la vente de puces. Il y a également de grandes chances pour que les États-Unis suivent l’UE en menant leur propre enquête sur cette dernière prise de contrôle.
Ces dernières années, les régulateurs de l’UE et des États-Unis se sont réveillés d’une longue hibernation. Les grandes entreprises technologiques sont examinées au microscope et l’UE n’est pas prête à laisser émerger de nouveaux monopoles. L’échec du rachat d’Arm par Nvidia a prouvé que les enquêtes antitrust pouvaient avoir un impact.