Silex Microsystems, une entreprise suédoise et chinoise spécialisée dans les puces électroniques, s’intéresse aux actifs de l’usine Belgan en faillite. Plusieurs parties se manifestent pour relancer l’usine.
Depuis la faillite de Belgan l’été dernier, les machines de l’usine d’Audenarde prennent la poussière. Ces derniers mois, plusieurs parties se sont manifestées pour racheter les actifs. Le dernier candidat en date est Silex Microsystems, une entreprise suédo-chinoise qui développe la technologie des puces micro-électromécaniques, rapporte De Tijd ce matin.
Ce type de puce n’est pas le plus avancé technologiquement, mais il est largement utilisé dans les industries automobile et aérospatiale, entre autres. Silex Microsystems est à la recherche de capacités de production supplémentaires en Europe. D’autres soumissionnaires viennent du Moyen-Orient et de l’Inde. Un groupe scandinave, Spirit Ventures, avait mis aux enchères 30 millions d’euros pour l’usine, mais s’est retiré faute de progrès.
Sensible sur le plan géopolitique
Une acquisition par Silex Microsystems pourrait être délicate, car cette entreprise initialement suédoise est détenue par des Chinois. Silex s’est déjà attiré des ennuis en tentant de racheter une usine en Allemagne. Dans un contexte géopolitique plus large, l’Europe souhaite simplement être moins dépendante de la technologie chinoise. Pour ce faire, elle doit disposer d’une production suffisante sur son propre sol et une usine inoccupée n’est donc pas intéressante non plus.
Le gouvernement flamand n’est pas impliqué dans une éventuelle reprise, mais via Belga, le premier ministre Matthias Diependaele (N-VA) a déclaré qu’il suivait de près la situation en raison de l’importance stratégique de l’industrie des puces. Le gouvernement a été largement critiqué pour n’avoir pas ou peu contribué à la survie de l’usine.
Pendant des décennies, l’usine Belgan d’Audenarde a été le seul site de production actif pour la technologie des puces en Belgique. L’usine a été créée en 1983. Après un rachat par une société américaine en 2022, l’usine s’est orientée vers les semi-conducteurs GaN : un pari coûteux et infructueux qui s’est avéré fatal pour l’entreprise. N’ayant pas trouvé d’acquéreur, Belgan a définitivement fermé ses portes en septembre de l’année dernière.