Meta considère l’option de lancer une version sans publicité d’Instagram sur mobile et la combinaison de Facebook et d’Instagram sur PC en Europe.
Tout le monde sait que l’UE veut limiter la collecte de données en échange de l’utilisation « gratuite » de services. Selon le Wall Street Journal, Meta examine la possibilité de lancer des abonnements payants pour des versions sans publicité d’Instagram et de Facebook.
Cette initiative est peu étonnante, car les plates-formes de médias sociaux à travers le monde ressentent la pression des autorités chargées de la protection de la vie privée, tandis que les marketeurs dépensent leurs budgets de plus en plus sélectivement.
Selon le WSJ, Meta pense à un tarif mensuel de 14 dollars (13,4 euros HT) pour une version sans publicité d’Instagram sur mobile. Pour 17 dollars (16,2 euros HT), on a accès à Facebook et à Instagram, mais uniquement sur ordinateur de bureau.
Des personnes liées au projet ont indiqué que la décision serait annoncée officiellement dans les semaines à venir. Le dialogue est en cours avec l’Irlande et Bruxelles pour proposer la version sans publicité payante, ainsi qu’une option pour continuer à utiliser tout gratuitement.
« Droit fondamental compromis »
La réponse à cette rumeur a été immédiate. Max Schrems, militant autrichien notoire de la protection de la vie privée, a manifesté son mécontentement. « Les droits fondamentaux ne sont pas à vendre. Faudra-t-il bientôt payer pour avoir le droit de voter ou de s’exprimer librement ? Ces propositions de Meta impliquent que les riches bénéficient de ces droits, alors que de nombreuses personnes ont du mal à payer leurs factures. »
Il a qualifié ce nouveau développement d’« énorme changement » en matière de protection des données et a déclaré à Ars Technica qu’il ferait « tout son possible pour contester cette décision devant les tribunaux ».
Meta a enregistré un chiffre d’affaires de 32 milliards de dollars en 2022, dont 31,5 milliards de dollars issus de la publicité. En Europe, elle a généré 7,2 milliards de dollars l’année dernière, soit le deuxième marché le plus important pour Meta après les États-Unis et le Canada.
En mai dernier, Meta a reçu une autre amende colossale de 1,2 milliard d’euros pour avoir violé les règles européennes concernant le transfert de données personnelles vers des pays dits tiers, notamment les États-Unis, sans respecter la vie privée des utilisateurs.