Fujitsu annonce étendre sa collaboration avec Palantir, bien que cette entreprise soit critiquée pour sa collaboration avec, entre autres, l’armée israélienne et son rôle dans les expulsions aux États-Unis.
Fujitsu annonce avoir signé un nouvel accord de licence avec Palantir Technologies Japan. L’accord porte sur l’utilisation de la plateforme d’intelligence artificielle de Palantir (Palantir AIP). Cette solution doit aider à l’intégration de l’IA générative dans un contexte commercial. Début 2024, Fujitsu a dévoilé une stratégie d’IA complète, et l’entreprise continue sur cette lancée.
Fujitsu et Palantir collaborent déjà depuis 2020. Selon Fujitsu, le renouvellement de l’accord est le signe d’un partenariat renforcé. Fujitsu distribuait déjà Palantir Foundry, qui permet de rassembler des données provenant de différentes sources. Combinée à Foundry, Palantir AIP peut faciliter le déploiement de l’IA. Fujitsu reliera davantage les solutions de Palantir à ses propres outils d’IA. Fujitsu cible spécifiquement les secteurs disposant de nombreuses informations fiables. Les secteurs de la finance et de la défense sont mentionnés.
Palantir, génocide et expulsions
Palantir est une entreprise controversée. Francesca Albanese, rapporteuse de l’ONU pour les territoires palestiniens occupés, nomme Palantir lorsqu’elle fait référence aux entreprises mondiales qui profitent du génocide à Gaza. Albanese constate depuis 2024 des preuves accablantes permettant de parler de génocide, et désigne Palantir comme un partenaire proche de l’armée israélienne (IDF). L’entreprise fournit une technologie pour soutenir les missions de guerre, notamment pour sélectionner des cibles à Gaza.
Amnesty International fait référence quant à elle au rôle de Palantir et des outils d’IA de l’entreprise dans le cadre de la politique d’immigration du gouvernement Trump. Palantir collabore avec le service d’immigration ICE pour fournir des données importantes pour l’expulsion efficace des immigrants. Amnesty souligne que le droit à un procès équitable est ainsi violé. Toujours aux États-Unis, Palantir jouerait un rôle dans l’identification et l’expulsion de manifestants qui dénoncent la situation à Gaza.
Fujitsu n’est pas la seule entreprise à ne pas hésiter à collaborer avec Palantir. Ainsi, IBM a déjà collaboré avec l’entreprise. D’autres entreprises, comme le grand fonds d’investissement norvégien Storebrand Asset Management, se sont déjà retirées de Palantir. Le fonds a notamment évoqué la vente de produits et de services utilisés dans les territoires occupés par Israël. Les investissements dans Palantir pourraient violer le droit international des droits de l’homme, a-t-il été dit.
Les accusations solidement étayées n’empêchent pas Fujitsu de renforcer sa collaboration avec Palantir. Nous avons contacté Fujitsu pour lui demander quelles directives éthiques elle applique ou non lors de la sélection de ses partenaires technologiques, et nous mettrons à jour cet article si nous recevons une réponse.