Google ne voit pas d’un bon œil le projet de loi européenne sur les marchés numériques (DMA) et tente désormais d’influencer la réglementation en exerçant des pressions.
Au cours de cette année, le Parlement européen votera en principe sur la DMA. Depuis 2021, une proposition de ce règlement existe déjà et l’intention est d’en faire une loi d’ici à 2023.
« Gatekeepers »
La DMA est une loi antitrust qui vise spécifiquement les grandes sociétés internet. Les règles visent ce que l’on appelle les « gatekeepers ». Il s’agit d’organisations qui, en raison de leur pouvoir, ont un impact sur la compétitivité d’autres organisations. Pensez à Google avec son moteur de recherche et Android, ou à Apple avec son App Store. L’Allemagne vient de désigner officiellement Google comme un tel gatekeeper.
Les autorités européennes veulent, par exemple, rendre plus difficile la promotion par les géants de la technologie de leurs propres services (comme le fait Google par le biais des résultats de recherche). En outre, les règles portent sur la publicité. Celles-ci ne seront pas interdites, mais elles doivent devenir beaucoup plus transparentes. Dans des cas extrêmes, la DMA peut être utilisée pour briser des monopoles.
Campagne de lobbying
Il n’est pas surprenant que Google ne soit pas un défenseur de la DMA. L’entreprise semble maintenant s’être réveillée et lance une intense campagne de lobbying. L’objectif est de bloquer la législation ou du moins d’en limiter la portée. Cela va à l’encontre des ambitions d’autres groupes d’intérêt. L’Allemagne, par exemple, estime que la DMA ne va pas assez loin.
Les hommes politiques sont invités à des discussions et reçoivent des publicités ciblées. Ce dernier se retourne immédiatement contre lui : un homme politique évoque la publicité ciblée déguisée comme un exemple de la raison pour laquelle le DMA est nécessaire.
Trop tard
Les efforts de lobbying de Google arrivent trop tard. Le député européen allemand Andreas Schwab déclare à SiliconAngle. « J’ai le sentiment que Google est inquiet, et à juste titre. » Quant à Google, elle insiste sur la nécessité d’un bon équilibre et affirme vouloir servir les consommateurs du mieux qu’elle peut. Elle dit vouloir discuter de manière constructive avec les décideurs politiques.
Il faudra un certain temps pour que la DMA prenne sa forme définitive, mais il est probable que les lignes de la proposition ne seront pas trop retouchées. Si tout se passe bien, les règles pourraient entrer en vigueur dès le début de 2023.