Google ne sera pas contraint de vendre Chrome

Google ne sera pas contraint de vendre Chrome

Google remporte une victoire dans une affaire judiciaire américaine. Il peut conserver Chrome, bien que des mesures lui soient imposées.

Le verdict tant attendu dans l’affaire antitrust américaine contre Google est tombé hier. Il s’est en grande partie soldé par une victoire pour Google. Google se voit imposer quelques mesures concernant son moteur de recherche et Android, mais ne sera par exemple pas contraint de vendre Chrome.

Après que le tribunal a désigné Google comme un monopole l’année dernière, des mesures sévères ont été brandies. La proposition la plus radicale était d’obliger Google à vendre Chrome. Les parties intéressées se sont manifestées, avec des offres allant de 35 milliards de dollars à zéro dollar. On n’en arrivera finalement pas là.

Partage de données de recherche

Cela ne veut pas dire que Google s’en tire sans punition. L’entreprise sera obligée de partager les données de recherche de son moteur de recherche avec ses concurrents. Grâce à ces données de recherche, les concurrents peuvent construire des produits plus performants pour menacer la domination de Google en matière de recherche. Dans la mesure où cela est encore possible…

lire aussi

Google ne sera pas contraint de vendre Chrome

Google ne pourra plus non plus obliger les fabricants d’Android à proposer toutes ses applications en pack sur les smartphones. Toutefois, le tribunal autorise toujours Google à payer d’autres parties, comme Apple, pour proposer Google et Chrome comme option par défaut, mais il ne peut pas exiger d’exclusivité à cet égard. La patate chaude est surtout refilée à Apple afin qu’il promeuve davantage les alternatives.

Le juge compétent, Amit Mehta, fait la concession remarquable que le tribunal a « surjoué » avec la proposition initiale de vendre Chrome et que Google « n’impose aucune restriction illégale » dans son navigateur. Google est de nouveau convoqué le 10 septembre pour discuter de la manière dont il mettra en œuvre le jugement dans la pratique.

Réactions mitigées

Le verdict suscite des réactions mitigées chez les partisans et les opposants de Google. L’entreprise elle-même réagit avec une satisfaction modérée. Le fait de devoir partager les données de recherche est particulièrement mal accueilli. « Nous sommes préoccupés par les conséquences de ces exigences pour nos utilisateurs et leur vie privée », déclare Google dans un communiqué à Bloomberg.

Le gouvernement américain est satisfait de l’issue de l’affaire. « Google est tenu responsable », déclare Gail Slater, responsable des affaires antitrust au Department of Justice, dans un message sur les médias sociaux.

Les concurrents de Google le sont moins. Le PDG de DuckDuckGo, Gabriel Weinberg, pense que cela ne changera pas grand-chose à la domination de Google. « Nous ne pensons pas que les mesures imposées par le tribunal imposeront les changements nécessaires pour lutter de manière adéquate contre le comportement illégal de Google. Google sera toujours autorisé à continuer à utiliser sa position de monopole pour contrer ses concurrents ».

L’orage se calme

Après une année turbulente, les pièces du puzzle commencent à s’assembler pour Google. La Commission européenne semble également adoucir le ton à l’égard du géant technologique. Ainsi, il ne sera plus contraint de vendre sa branche publicitaire lucrative en Europe.

Il semble peu probable que Google lâche rapidement son emprise sur Internet. Les quelques mesures qui sont encore prises aujourd’hui ne peuvent plus réanimer le veau noyé.