Google reçoit plus de 40 millions d’euros du gouvernement israélien pour la diffusion de publicités sur YouTube et d’autres plateformes qui nient la famine officiellement établie à Gaza, bien que ses propres conditions l’interdisent en réalité.
Le gouvernement israélien a prévu l’équivalent de 42,8 millions d’euros pour une campagne de publicités visant à remettre en question la famine officiellement établie qu’il provoque à Gaza, dans le cadre également du génocide officiellement établi. C’est ce qui ressort d’une enquête d’Eurovision News Spotlight, à laquelle la VRT a participé avec des médias d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse.
Le budget provient de l’Israeli Government Advertising Agency (IGAA) et est principalement destiné à Google. 38,5 millions d’euros sont prévus pour la diffusion de vidéos sur YouTube et des campagnes via les autres canaux publicitaires de l’entreprise. X d’Elon Musk est également inclus dans le contrat. Son média recevra 2,56 millions d’euros. Les 1,73 million d’euros restants sont destinés à des plateformes plus petites.
Négation de la famine
Google est donc le principal bénéficiaire des fonds destinés à une campagne publicitaire à grande échelle qui a débuté le 17 juin de cette année et se déroule jusqu’au 31 décembre.
En échange du budget publicitaire, Google diffuse entre autres des vidéos sur YouTube avec des images sorties de leur contexte de nourriture à Gaza. Ces images sont accompagnées de l’affirmation qu’il y a de la nourriture à Gaza et que les autres affirmations sont un mensonge. Les utilisateurs européens et américains de YouTube voient les vidéos comme de la publicité pour les films qu’ils veulent réellement regarder.
Les vidéos sont intentionnellement trompeuses : bien qu’il soit effectivement possible de se procurer de la nourriture ici et là à Gaza, la disponibilité de la nourriture est si faible que plus d’un tiers de la population est gravement sous-alimentée et que des personnes meurent quotidiennement par manque de nourriture.
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D’autres formes de publicités se trouvent dans les résultats de recherche de Google, où une recherche de l’Integrated Food Security Phase Classification (IPC – l’instance responsable de l’établissement officiel de la famine) affichait en haut un résultat sponsorisé du gouvernement israélien, qui remettait en question la neutralité de l’IPC.
En contradiction avec ses propres conditions.
Dans sa politique publicitaire, Google se réserve le droit de refuser des publicités lorsqu’elles peuvent causer des dommages à des tiers. (Google and its affiliates may, acting reasonably, reject or remove a Target, Ad, or Destination at any time:… (iv) where Google reasonably believes that the relevant Ad, Target or Destination may cause harm to a user, third party, ….)
De plus, Google interdit en théorie les publicités qui induisent les utilisateurs en erreur ou diffusent des informations trompeuses. (Ads … that deceive users by … providing misleading information about products, services, and businesses can compromise user trust in the Google Ads platform. The Misrepresentation policy strives to ensure that ads are clear, honest, and provide information that users need to make informed decisions. )
Avec le contrat en cours, Google s’enrichit de fonds provenant du gouvernement israélien dans le but spécifique de retourner l’opinion publique occidentale contre les informations et les faits officiels concernant le génocide et la famine à Gaza.
Google a, via sa propre politique, les outils en main pour refuser la propagande israélienne, mais choisit tout de même de la diffuser aux États-Unis et en Europe et d’être rémunéré pour cela. Nous avons contacté Google pour obtenir une réaction et mettrons à jour cet article si nous la recevons.