L’UE envisage des taxes sur les services numériques en réponse aux tarifs de Trump

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En réponse aux droits d’importation agressifs des États-Unis sur les produits européens, l’Europe examine également les services dans sa recherche d’une riposte. Des contre-mesures pourraient cibler les géants de la technologie.

Suite au lancement d’une salve de droits d’importation par le président Trump aux États-Unis, l’UE réfléchit à une riposte. C’est un exercice complexe, étant donné que les tarifs imposés par Trump sont basés sur des suppositions absurdes et des chiffres fictifs concernant des taxes présumées (mais généralement inexistantes) de la part de l’UE et de pratiquement tous les autres pays du monde. L’Europe préférerait éviter une guerre commerciale avec les États-Unis, mais a déjà fait savoir qu’elle ne se soumettrait pas simplement aux mesures américaines.

Sophie Primas, porte-parole du gouvernement français, a déjà dévoilé les intentions de l’UE. Elle a indiqué qu’une attaque sur les services pourrait survenir, y compris les services en ligne. Il n’y a pas encore de plans concrets, mais les géants technologiques tels que Google, Apple, Meta, Amazon et Microsoft pourraient être des cibles potentielles. Primas indique que les mesures doivent faire partie d’une réponse européenne soutenue par tous les États membres.

L’UE pourrait également examiner de près les règles d’appel d’offres en vigueur et modifier le rôle que les entreprises américaines peuvent et sont autorisées à y jouer. L’Europe souhaite avoir une réponse claire prête d’ici fin avril. Pour être tout à fait clair, une solution négociée avec les États-Unis, où le bon sens prévaudrait, reste toujours préférable.

Exercice d’équilibre

L’UE se trouve dans une position délicate. En théorie, les grands géants technologiques sont des cibles intéressantes pour des contre-mesures. Elles seraient perceptibles aux États-Unis, notamment auprès de leurs PDG qui se sont en partie activement rangés derrière le président Trump. De plus, les contre-mesures protectionnistes ont le potentiel de stimuler l’intérêt pour des alternatives locales.

Cependant, l’UE est très axée sur le libre-échange, notamment avec les États-Unis, et les entreprises européennes se sont développées numériquement sans vraiment tenir compte de ce scénario. Le cloud est souvent synonyme de Microsoft Azure, Google Cloud et Amazon Web Services. Une attaque trop importante contre ces services risque d’affecter les entreprises européennes elles-mêmes.

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Le président Trump ne se soucie pas de l’impact néfaste de ses tarifs sur sa propre économie, mais l’UE souhaite probablement en tenir compte. Les contre-mesures sur les services doivent marcher sur une ligne fine, car actuellement, il n’existe pas de possibilité réaliste pour les entreprises européennes de remplacer simplement leurs fournisseurs de services américains par des européens. Les appels à réduire la dépendance américaine arrivent trop tard pour ce scénario.