Bien que la connaissance de la facturation électronique via Peppol augmente parmi les PME belges, la mise en œuvre effective reste en retard avec moins de quatre entrepreneurs sur dix prêts pour l’obligation en 2026.
Les entrepreneurs sont de mieux en mieux informés sur la facturation électronique via Peppol, mais le passage effectif tarde. Seuls 38 % disposent d’un logiciel comptable compatible avec le système.
Pas prêts
Une étude menée auprès de 300 PME belges révèle que moins de quatre entrepreneurs sur dix sont aujourd’hui prêts à envoyer des factures électroniques via Peppol. La facturation électronique sera pourtant obligatoire pour toutes les factures B2B en Belgique à partir du 1er janvier 2026. Peppol est le réseau qui servira à cet effet.
L’étude a été réalisée par Lucy, une plateforme de facturation électronique qui n’est pas totalement désintéressée dans le partage de ces chiffres. L’étude confirme néanmoins les tendances du marché. On observe une progression dans la connaissance générale, mais celle-ci ne se traduit pas par une adoption massive.
Comportement dilatoire
67 % des entrepreneurs ont déjà entendu parler de Peppol, même si certains ne savent pas encore ce qu’il fait. Seuls 25 % sont actuellement connectés au réseau. Cependant, 52 % des personnes interrogées utilisent désormais un logiciel de facturation spécialisé, soit une augmentation de onze pour cent par rapport au trimestre précédent. Dix-neuf pour cent s’accrochent encore aux méthodes non électroniques.
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L’achat de logiciels compatibles Peppol est souvent reporté. 22 % des entrepreneurs prévoient de le faire pendant les mois d’été, et vingt pour cent supplémentaires le reportent à l’automne. Il est frappant de constater que 48 % ne savent toujours pas quand ils feront la transition.
« Il y a une grande sensibilisation autour de Peppol », constate également Jeroen De Wit, fondateur et PDG de Teamleader. « Les gens compliquent parfois les choses plus qu’elles ne le sont. Du côté des logiciels, nous sommes vraiment prêts. Cependant, on peut communiquer beaucoup, mais les gens montrent souvent un comportement dilatoire. »
Préoccupations
L’obligation de passer à Peppol suscite des inquiétudes. Ainsi, 34 % craignent de devenir trop dépendants d’un système, et 38 % s’inquiètent du coût. En outre, 36 % disent ne pas bien savoir comment mettre en œuvre Peppol. La confidentialité reste un point d’attention pour 27 % des personnes interrogées. Ces préoccupations sont également revenues lors des enquêtes précédentes.
« Il existe encore trop d’idées fausses sur les coûts et la mise en œuvre des logiciels compatibles Peppol », estime Philippe Kimpe, fondateur de Lucy, sur la base des chiffres. « La connaissance de Peppol et de la facturation électronique continue de progresser, mais la mise en œuvre se fait encore attendre. »
