Proxistore a senti le sang dans sa quête juridique contre Google. L’entreprise belge ouvre de nouvelles plaintes et s’adresse à la Commission européenne.
La start-up wallonne Proxistore est engagée dans une bataille juridique avec Google. Lundi, le tribunal de l’entreprise du Brabant wallon, où Proxistore est établie, a décidé que Google devait 76 millions d’euros à l’entreprise pour avoir bloqué des campagnes publicitaires. Le tribunal a procédé à une saisie de ce montant sur le compte bancaire irlandais de Google.
Il risque cependant d’être encore une lutte pour Proxistore pour faire transférer ce montant sur son propre compte. Proxistore annonce via l’agence de presse Belga que le ministère irlandais de la Justice ne donne pas suite à cette demande. Par l’intermédiaire de la Commission européenne, Proxistore tente maintenant d’obtenir le montant dû. Bruno Van Boucq, le dirigeant de Proxistore, déclare à Belga qu’il est ‘inhabituel qu’un pays européen ignore de cette manière une décision judiciaire belge’.
Le gouvernement irlandais est connu pour son attitude laxiste à l’égard des grands géants technologiques. Google n’est pas la seule entreprise de la Big Tech à avoir son siège européen à Dublin. Ce n’est pas sans intérêt pour l’économie irlandaise et donne à l’Irlande une grande influence dans les procès européens contre ces entreprises. Avec des taux d’imposition plus favorables et souvent des amendes clémentes pour les infractions, l’Irlande cherche à attirer les géants de la technologie sur son territoire et à les y maintenir.
Nouvelles plaintes
Pour Proxistore, l’affaire est loin d’être terminée après le jugement de lundi. L’entreprise de Wavre dépose trois nouvelles plaintes contre Google. L’une d’entre elles serait pour diffamation, après que Google ait déclaré publiquement que Proxistore ne paie pas ses factures.
La plainte initiale concernait le blocage unilatéral des publicités de Proxistore. L’entreprise offre des services publicitaires locaux sur des sites web internationaux. Proxistore est donc un concurrent, bien qu’il ne soit qu’une petite crevette par rapport à la machine publicitaire de Google. En février, des campagnes ont été bloquées pendant plus de 72 heures, pour lesquelles Proxistore a demandé des dommages et intérêts.