Que seront les attentes des DSI vis-à-vis de l’Europe dans les prochaines années ?

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Les DSI belges partagent l’avis de leurs collègues français, allemands et néerlandais qui réclament une stratégie numérique européenne ciblée pour les élections. Cette stratégie devrait capitaliser sur les réalisations de ces dernières années.

Les DSI de plus de 1 000 grandes entreprises de Belgique, des Pays-Bas, de France et d’Allemagne publient un manifeste adressé à l’Union européenne. Dans ce manifeste, ils décrivent leurs attentes à l’égard de l’Union, en tant que principaux utilisateurs de technologies d’entreprise. Il reconnaît que l’UE a fait des efforts significatifs et utiles ces dernières années pour réguler le monde numérique. Ce sont de bonnes règles, mais il faut les associer à un programme ambitieux si les Européens veulent rester à la pointe de l’innovation numérique.

Les DSI, représentés par Beltug en Belgique et le Cigref en France, soulignent quelques priorités qu’ils voudraient porter avant le scrutin à l’attention des décideurs européens.

Plus de compétences numériques

Une première priorité concerne les compétences numériques et l’éducation. L’ensemble des citoyens doit avoir accès à la technologie numérique et il est nécessaire de mettre l’accent sur l’éducation. Selon les responsables informatiques, seule la moitié de la population adulte de l’UE maîtrise actuellement les compétences numériques nécessaires, ce qui rend essentielle une amélioration rapide dans ce domaine.

La formation axée sur le développement des capacités numériques devrait être proposée à tous les niveaux de l’enseignement. Plus précisément, les universités européennes devraient développer des programmes axés sur des modules d’enseignement numérique autour de la programmation, des algorithmes et de l’IA. La coopération entre les universités peut attirer les meilleurs candidats au métier d’enseignant.

C’est plausible, mais le moment est mal choisi, car l’avocat de l’IA et PDG de Nvidia a récemment indiqué qu’il ne considérait pas la programmation comme une compétence pertinente pour l’avenir. Il semble que les DSI des plus grandes entreprises de notre région ne partagent pas son avis.

Réglementation

Ces dernières années, l’UE a été très active en matière de réglementation. Il faut que cela ne change pas. L’Europe doit poursuivre ses efforts en matière de réglementation ayant un impact mondial. Les rédacteurs du manifeste souhaitent que l’Europe consacre davantage d’efforts à la recherche stratégique pour créer une meilleure indépendance à l’égard des technologies numériques actuelles.

Avant tout, il est essentiel de poursuivre les efforts en faveur d’un marché international équitable et respectueux de la concurrence. Les investissements stratégiques dans les entreprises et les start-ups européennes peuvent également y contribuer.

Milieu

Beltug, le Cigref et les organisations de nos pays voisins voient aussi bien l’impact écologique croissant de la technologie numérique et de l’infrastructure sous-jacente. Dans ce domaine, l’UE doit redoubler d’efforts pour réduire l’impact écologique de l’informatique. D’ailleurs, dans le manifeste, les DSI précisent que l’impact le plus important ne provient pas de l’utilisation des solutions informatiques, mais plutôt de la production du matériel.

Ils se réfèrent à un rapport de l’Agence française de l’environnement et de l’énergie (ADEME), selon lequel 70 à 80 % de l’empreinte écologique de la technologie numérique est due à la fabrication du matériel. L’Europe a les moyens d’exiger que les fabricants et les fournisseurs de services numériques développent des normes écologiques. Évidemment, quand on utilise les composants manufacturés plus longuement, cela aide déjà.

Les DSI parlent explicitement de ce qu’ils appellent l’obsolescence programmée, où les mises à jour logicielles rendent soudainement le matériel inutilisable. Aucun exemple n’est donné dans le manifeste, mais nous pensons immédiatement à la fin du support de Windows 10 en 2025, après quoi une foule de systèmes ne profiteront plus de la mise à jour vers Windows 11 en raison d’exigences système artificiellement élevées. Ils seront ainsi condamnés à la poubelle.

Direction

Enfin, les DSI expriment leur opinion sur la direction européenne. La priorité est donnée à une plus grande coopération entre les régulateurs au sein des États membres et entre eux. Naturellement, les grandes entreprises qui utilisent les technologies de l’information espèrent que l’Union s’engagera avec elles à appliquer les règles existantes. Il semble que l’harmonisation est la solution idéale pour tous.

Sans être révolutionnaire, le manifeste contient un résumé clair des priorités des décideurs en matière d’informatique en Belgique, en France et dans les pays voisins. Bien que la demande d’une politique forte soit forte, on constate que les questions sont en ligne avec la direction que l’UE a déjà adoptée. En fait, pour la prochaine législature, l’Union peut bien continuer le travail de ces dernières années, mais il ne faut pas hésiter.

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