Le secteur belge des TIC connaît sa croissance la plus faible depuis dix ans et le nombre d’emplois diminue

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Le secteur belge des TIC a connu une année décevante, selon les chiffres d’Agoria. La croissance du chiffre d’affaires est la plus faible depuis dix ans et le nombre d’emplois diminue. La Belgique doit se positionner davantage au niveau international.

La fédération technologique Agoria se projette en 2024 dans une analyse du secteur des TIC. La croissance du chiffre d’affaires a été la plus faible de la décennie et le nombre d’emplois a diminué. En termes absolus, le secteur des TIC reste l’un des plus importants en Belgique. Au total, les entreprises TIC belges représentent 71,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 130 000 emplois et 4,8 % du PIB belge.

Moteur qui crachote

Le moteur TIC de notre pays a quelques ratés, constate Agoria. Le chiffre d’affaires total réalisé par le secteur a augmenté de 1,9 % pour atteindre 71,7 milliards d’euros. Les services TIC représentent la majeure partie de ce chiffre. Ce pourcentage est le plus faible depuis 2014, lorsque le secteur avait progressé de 0,2 %. Ces dernières années, le secteur a connu une croissance moyenne de 5 % par an.

Cela se ressent sur le nombre d’emplois dans le secteur, qui est également en baisse pour la première fois depuis 2014. Une situation tout à fait exceptionnelle, déclare Bart Steukers, PDG d’Agoria, dans une interview accordée à De Tijd. Entre 2014 et 2023, 3 000 emplois en moyenne ont été créés chaque année.

Le secteur des TIC subit une vague de restructuration dans le monde entier et notre pays est durement touché. Par rapport à 2023, il y a au total 1.750 emplois en moins. Agoria s’attend à une stagnation en 2025 et prévoit une croissance du chiffre d’affaires de 3 %.

Fort en IA et en cybersécurité

L’analyse d’Agoria comporte également des aspects positifs. Les entreprises belges, bien qu’elles ne disposent pas d’OpenAI ou de Mistral dans notre pays, ont rapidement pris le train de l’IA en marche. Le chiffre d’affaires des activités liées à l’IA pourrait tripler pour atteindre près de 10 milliards d’euros d’ici 2030, prédit Agoria.

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Où en sont les entreprises belges dans l’ère de l’IA ?

L’IA s’avère également être un levier d’investissement. Les start-ups et scale-ups ont rapporté la somme record de 1,43 milliard d’euros : le double par rapport à 2023 (738 millions d’euros) et battant de peu le record de 2022 (1,42 milliard d’euros). En particulier, les entreprises ayant une composante IA ont levé beaucoup de capitaux.

La cybersécurité est une spécialité belge. Les entreprises belges de sécurité sont bien représentées dans le monde entier, notamment en raison de la présence d’institutions internationales telles que l’OTAN et l’UE. Le secteur représente actuellement un chiffre d’affaires de 3,1 milliards d’euros et pourrait doubler pour atteindre 6,3 milliards d’euros d’ici 2030. La part des entreprises de sécurité belges sur le marché mondial est presque deux fois supérieure à celle de l’ensemble du secteur des TIC.

Cher étudiant

Malgré une année en recul, le secteur belge des TIC reste l’un des plus productifs d’Europe. Dix à 15 milliards d’euros seront investis dans l’infrastructure numérique au cours des prochaines années et nos centres de données se situent également au-dessus de la moyenne à l’échelle européenne. La Belgique devrait jouer davantage de ses atouts au niveau international, conclut Agoria.

« Notre secteur des technologies de l’information est comme le meilleur élève de la classe : il dessine son plan et obtient d’excellents résultats, mais plus personne ne s’en soucie vraiment. Si nous voulons que nos entreprises informatiques non seulement continuent d’exceller, mais aussi qu’elles soient capables d’entraîner le reste de la classe dans leur sillage, le gouvernement doit créer le cadre adéquat. Nous avons besoin d’encore plus de champions pour tirer le reste de l’écosystème vers le haut. Nous disposons d’un écosystème solide, mais nous manquons d’une stratégie claire et de marketing pour le propager au niveau international », conclut M. Steukers.

Le secteur belge des TIC est comme le meilleur élève de la classe : il obtient d’excellents résultats, mais personne n’y prête attention. Nous n’avons pas de stratégie pour propager notre solide écosystème à l’échelle internationale.

Bart Steukers, PDG d’Agoria