TSMC fait face à d’importantes amendes américaines pour avoir produit des puces pour Huawei. Le fabricant indique qu’une telle situation est difficile à prévenir lorsque des organisations passent des commandes par l’intermédiaire de tiers.
TSMC indique se trouver dans une situation délicate. L’entreprise est confrontée à une amende de plusieurs milliards pour avoir accidentellement produit des puces pour Huawei. De telles erreurs seront également difficiles à éviter à l’avenir, selon l’entreprise.
Le cas concret concerne une livraison indirecte, où l’entreprise chinoise Sophgo avait passé une commande auprès de TSMC. Sophgo ne figurant pas sur la liste des sanctions américaines, le fabricant taïwanais a fabriqué les puces selon les procédures normales. Cependant, Sophgo a ensuite transféré les chiplets produits à Huawei, qui les a utilisés dans ses propres processeurs Ascend 910C.
Visibilité limitée
Lors de l’annonce de ses résultats financiers, TSMC indique qu’il est très difficile d’éviter de telles situations depuis sa position dans la chaîne d’approvisionnement. « Notre rôle limite notre visibilité et les informations sur la façon dont les produits finaux seront utilisés en aval. Cette limitation rend difficile pour nous de garantir que les semi-conducteurs, fabriqués par nous, ne seront pas détournés vers des tiers imprévus. »
TSMC fabrique des puces basées sur des conceptions complexes fournies dans des fichiers GDS. Le fabricant valide ces conceptions et les transforme en masques pour la fabrication. Dans ce processus, selon ses dires, le constructeur de puces ne peut pas déterminer qui est le véritable développeur des conceptions, ni quel en est l’objectif final.
En d’autres termes, TSMC se considère comme un jouet des sanctions américaines. L’entreprise peut se conformer aux restrictions en première ligne, mais ne dispose d’aucun mécanisme pour prévenir d’autres abus. Le fabricant taïwanais doit d’ailleurs se conformer aux règles d’exportation, car ses lignes de production sont remplies de technologie américaine. Les États-Unis s’arrogent le droit d’imposer des règles à l’échelle mondiale à tous ceux qui utilisent la technologie américaine.