Le président actuel souligne que si la Chine n’utilisait pas ses propres puces, le fossé avec l’Occident persisterait.
Xu Zhijun, le président actuel d’Huawei, indique dans un entretien avec UDN qu’il est important d’utiliser des puces fabriquées localement, même si elles sont moins performantes que celles des concurrents étrangers. C’est la réponse de Zhijun à une question sur le processus de fabrication délicat de la puce Kirin 9000.
Cette puce a surpris le monde entier au début du mois avec l’Huawei Mate 60, qui est fabriqué par le chinois SMIC selon son propre processus de 7 nanomètres. Cette nouvelle confirme les rumeurs selon lesquelles Huawei travaille étroitement avec le plus grand fabricant de puces chinois pour contourner les restrictions imposées par les États-Unis.
Bien que la puce soit une surprise, les rendements sont faibles. Cela signifie que de nombreuses puces doivent être détruites parce qu’elles ne sont pas assez performantes. Zhijun le confirme, mais affirme en même temps qu’il était nécessaire de créer le Kirin 9000. « Si nous n’utilisons pas ces puces, la brèche restera toujours une brèche et être à la traîne signifiera toujours être à la traîne. »
Fabricant de puces SMIC
SMIC est le plus grand et le plus important fabricant de puces en Chine. Il est censé sauver le pays en raison de la guerre commerciale avec les États-Unis. TSMC fabrique aujourd’hui des puces à 3 nanomètres, tandis que SMIC a encore du mal avec les 7 nanomètres. Le premier processus de production en 7 nm, N+1, n’a jusqu’à présent été utilisé que pour de très petites puces destinées à miner des crypto-monnaies. La puce Kirin 9000 d’Huawei serait fabriquée selon le nouveau procédé N+2, toujours à 7 nanomètres.
Zhijun insiste néanmoins sur l’importance de poursuivre le développement. « Jusqu’à récemment, on ne pouvait même pas fabriquer de puces de cartes réseau ou de puces RAID. On ne pouvait pas non plus fabriquer de puces pour la gestion de l’énergie au sein d’un ordinateur serveur. Il faut donc revenir aux bases de l’informatique. »
Il compare le niveau des puces étrangères à celui d’un doctorat, alors que les puces chinoises n’ont que le niveau d’un élève de l’école primaire. Malgré cette grande différence, il souligne que le développement de ses propres puces est essentiel pour la Chine et son infrastructure technologique afin d’éviter les vulnérabilités et les failles de sécurité provenant de sources extérieures.