Souveraineté des données pas prioritaire pour les entreprises cloud européennes

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En ce qui concerne le cloud, l’Europe dispose de tout ce dont elle a besoin pour se rendre stratégiquement autonome. L’organisation sectorielle des fournisseurs européens de services en nuage craint que les dirigeants de l’UE n’aient le cœur à la bonne place, mais sous-estiment les capacités locales.

Sous la présidence française, l’UE met l’accent sur la souveraineté numérique. Un aspect important de cette discussion est le cloud. Le fait que le marché soit en grande partie entre les mains des hyperscalers américains et que la plus grande concurrence vienne de Chine n’a pas échappé à l’UE. En termes de domination du marché, les acteurs européens sont désavantagés.

Pas d’Airbus du cloud

Cependant, l’European Cloud Industrial Alliance (EUCLIDIA) note que les hommes politiques évaluent mal la complexité du marché européen du cloud. « Il est vrai qu’il n’existe pas d’Airbus du cloud, ni de fournisseur équivalent aux grandes entreprises technologiques en termes de taille ou de capitalisation. Cependant, l’écosystème européen du cloud est parfaitement capable de répondre aux principaux besoins du marché en termes de prix, de performance et de sécurité », indique-t-il dans une opinion. « L’écosystème se compose de plusieurs centaines d’entreprises et est même en avance en ce qui concerne la 5G native ou virtualisée. »

EUCLIDIA estime que les dirigeants européens devraient transmettre ce message, mais note qu’un autre discours gagne progressivement du terrain. Au lieu de mettre les entreprises européennes innovantes sous les feux de la rampe, le tapis rouge est déroulé pour les acteurs non européens qui abusent de leur position et de leur domination de manière répétée, dit-on.

Bien que l’Europe s’engage à rechercher ses propres valeurs et normes, selon l’organisation sectorielle, elle semble surtout vouloir impliquer de grands acteurs extérieurs dans le débat sur ce sujet. Le marché européen étant composé de nombreuses petites entreprises, les hommes politiques auraient tort de conclure que les connaissances et les technologies nécessaires ne sont pas présentes en Europe. Rien n’est moins vrai !

Illusion

En négligeant d’exploiter les forces locales, l’Europe risque de promouvoir une souveraineté partielle, ou pire, une illusion. Le temps presse pour que les décideurs européens écoutent les entreprises technologiques de toute l’Europe et les apprécient. Cela est nécessaire pour leur expansion durable, y compris en dehors de l’UE. Sans un soutien proactif et une démonstration claire de la confiance, il sera impossible pour l’industrie européenne de l’informatique dématérialisée de lutter à armes égales avec ses concurrents internationaux. L’Europe numérique deviendra impuissante, dépendante et témoin de la désindustrialisation, concluent les signataires en lançant un avertissement.

L’appel est signé par les PDG de Clever Cloud, XWiki SAS, Alibia, Jamespot, Nextcloud, Scaleway et Rapid.Space. La lettre est une critique claire de la politique européenne en matière de cloud computing. Entre les lignes, on lit que les fournisseurs européens ne sont satisfaits que des grandes lignes de l’ambition de souveraineté, mais que la mise en œuvre, selon eux, importe peu. Selon Scaleway, le projet Gaia-X, par exemple, est une mesure de rien du tout. Cette société s’est retirée à la fin de l’année dernière.

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