Les magnats européens lancent un cri d’alarme face au projet de loi sur l’IA

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Les PDG de plus de 150 entreprises européennes ont exprimé, dans une lettre commune, leurs inquiétudes quant aux règles proposées par l’UE en matière d’intelligence artificielle. À leur avis, cette réglementation nuirait à la compétitivité (par rapport aux entreprises américaines et asiatiques) et ne tiendrait pas compte des défis potentiels.

Heineken, Airbus, Renault, Siemens – voici seulement une partie des entreprises qui ont cosigné la lettre, comme le sait The Financial Times. Cette lettre ouverte a été envoyée à la Commission européenne, au Parlement et aux États membres vendredi matin. Selon les PDG, l’IA offre aux entreprises la possibilité de rejoindre « l’avant-garde technologique », mais une législation trop stricte entravera ces progrès. « La compétitivité et la souveraineté technologique s’en trouveraient menacées. »

Règles les plus strictes pour l’IA

Après de longues années de débat, les hommes politiques de l’UE sont convenus d’une loi sur l’IA. On parle d’un ensemble de mesures les plus strictes au monde. Le projet de texte doit servir de position de négociation entre les États membres et la Commission européenne. Depuis que ChatGPT et d’autres modèles d’IA similaires sont apparus, la crainte des risques potentiels s’est énormément amplifiée. Par conséquent, la demande de réglementation est au moins aussi forte, même si les entreprises estiment que l’UE est allée trop loin.

« Les règles proposées encadreront fortement les modèles de base, la technologie sous-jacente aux chatbots, quels que soient leurs cas d’utilisation », indique la lettre. Les entreprises qui développent ou mettent en œuvre des systèmes d’IA pourraient devoir faire face à des coûts de conformité et à des risques de responsabilité disproportionnés. Ces restrictions pourraient inciter les investisseurs à se détourner de l’Europe, menaçant de créer un « écart de productivité critique » avec les États-Unis.

Ambitions technologiques

« L’Europe doit poursuivre ses efforts », selon la lettre. Les chefs d’entreprise préfèrent une perspective différente. « Plutôt que de mettre l’accent sur l’IA générative et de mettre en œuvre une conformité rigide, les régulateurs de Bruxelles devraient rédiger une loi limitée à de grands principes dans le cadre d’une approche fondée sur les risques. Les règles actuelles ont tendance à compromettre les ambitions technologiques de l’Europe plutôt qu’à promouvoir l’innovation. »

Les entreprises demandent également dans la lettre la création d’un organisme de réglementation composé d’experts du secteur pour superviser la mise en œuvre de la loi parallèlement à l’évolution de la technologie. Mais la lettre ne fait pas l’unanimité, semble-t-il. « Il est dommage que le lobbying agressif d’un petit nombre conquière d’autres entreprises sérieuses », répond le député Dragos Tudorache. « Cela nuit à l’avance absolue de l’Europe. »

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