Les services d’IA générative tels que GitHub Copilot ne semblent pas encore être rentables pour Microsoft. Le coût de la maintenance des modèles d’IA dépasse largement les revenus.
Microsoft souhaite se positionner en tant que leader dans le domaine de l’IA générative et le géant du logiciel a bien des choses à montrer, littéralement. Des milliards de dollars ont déjà été investis, mais le retour sur investissement est actuellement très négatif. La formation et l’entretien des modèles coûtent bien plus que les revenus directs que l’IA générative rapporte déjà.
Le Wall Street Journal prend l’exemple de GitHub Copilot : l’abonnement à l’assistant d’intelligence artificielle coûte dix dollars par mois, mais l’offre du service coûte à Microsoft entre vingt et quatre-vingts dollars par mois et par utilisateur. GitHub Copilot est utilisé par environ un million et demi de développeurs pour coder. Pour Microsoft, cela représente donc une perte de plusieurs millions de dollars par mois.
Microsoft n’est pas le seul à dépenser plus qu’il ne gagne dans l’IA générative. ChatGPT d’OpenAI est également déficitaire : sans l’investissement généreux de Microsoft, l’entreprise serait dans une situation financière difficile.
Puces coûteuses
Le problème est donc double. Premièrement, des puces sophistiquées (et donc extrêmement coûteuses) sont nécessaires pour former les modèles d’IA. Nvidia, leader du marché des GPU, est donc l’une des rares entreprises à bénéficier déjà du battage médiatique autour de l’IA générative. L’entreprise réalise des dizaines de milliers d’euros de bénéfices par puce vendue et affiche des profits d’un milliard de dollars. Pour y remédier, Microsoft travaillerait sur sa propre puce d’IA, qu’elle pourrait présenter lors de la conférence Ignite.
Mais les puces ne sont pas le seul coût majeur. Les modèles d’IA nécessitent beaucoup de données et de puissance de calcul qui doivent provenir du cloud. Le traitement de chaque requête que vous saisissez dans ChatGPT en une réponse appropriée coûte 36 cents, par exemple. Si l’on additionne le nombre de requêtes que ChatGPT reçoit chaque jour, on arrive à un coût quotidien de 700 000 dollars. Pour alléger ses services d’IA, Microsoft serait également en train de travailler sur un back-end plus léger.
Bon exemple
Adobe semble être le bon exemple à suivre. Adobe parvient déjà à rentabiliser ses produits Firefly. L’entreprise applique une limite à l’utilisation de ses outils d’IA en fonction du prix de l’abonnement mensuel. Si vous dépassez cette limite, les performances des outils sont considérablement réduites. Adobe utilise cette mesure pour « se protéger en termes de coûts », explique l’entreprise au Wall Street Journal.
Mais les coûts élevés et les revenus moindres n’empêchent pas Microsoft de continuer à déployer des services d’IA générative. La société a introduit Windows Copilot dans la dernière mise à jour majeure de Windows 11 et, à partir de novembre, l’assistant d’IA sera également disponible pour les applications 365. Microsoft prévoit de facturer 30 euros supplémentaires par mois pour ce service. Reste à savoir s’il s’agit là d’une formule rentable.