Le département du Trésor américain a été la cible d’une cyberattaque. Washington parle d’un « incident grave » et pointe du doigt la Chine.
Dans une lettre adressée à la Chambre des représentants, que Reuters a pu consulter, le ministère a indiqué qu’il avait été la cible d’une cyberattaque. Les pirates se seraient introduits dans les systèmes d’un fournisseur tiers, BeyondTrust, et auraient emporté des documents internes. Les documents volés ne contenaient pas d’informations classifiées.
Washington et Pékin se lancent mutuellement des accusations et des allégations. Selon le ministère des finances, tout porte à croire que les auteurs de l’attaque travaillaient pour le compte du gouvernement chinois. Le ministère collabore avec le FBI pour enquêter sur l’impact de l’attaque. Pékin a réagi en qualifiant ces allégations d' »attaques diffamatoires contre la Chine sans preuves ».
Clé volée
Le fournisseur informatique concerné, BeyondTrust, a répondu à Reuters qu’il avait constaté l’attaque le 8 décembre et alerté les forces de police. Les pirates sont entrés en possession d’une clé qui leur a permis d’accéder aux systèmes du ministère des finances. Les experts estiment qu’il s’agit d’un mode opératoire classique des pirates chinois qui consiste à s’introduire dans des cibles gouvernementales par l’intermédiaire de tiers.
C’est ce qui s’est passé l’année dernière, lorsque Microsoft a été la cheville ouvrière d’une campagne d’espionnage chinoise visant des agences gouvernementales européennes et américaines. Les pirates ont alors réussi à obtenir un runner pour l’environnement Azure des agences concernées. Cet incident a valu à Microsoft de vives critiques. BeyondTrust pourrait également devoir s’expliquer à ce sujet. Un rapport complet sur l’incident sera présenté au Congrès dans les semaines à venir.
De l’huile sur le feu
L’incident a encore aggravé les relations déjà tendues entre les États-Unis et la Chine. Les États-Unis renforcent les sanctions technologiques à l’encontre de la Chine, qui riposte avec la même férocité. Le futur Donald Trump n’a pas l’intention de faire la paix.
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