Selon le rapport State of Physical Security de Genetec, les organisations évoluent mondialement vers une architecture cloud hybride, avec l’IA comme technologie centrale pour la sécurité physique. Les systèmes hérités, les pénuries de compétences et les préoccupations concernant la confidentialité des données et la gouvernance peuvent freiner le déploiement.
Le dernier rapport State of Physical Security de Genetec révèle que les organisations mondiales orientent leur architecture de sécurité vers le cloud hybride et l’intelligence artificielle (IA). Parallèlement, la pratique quotidienne reste caractérisée par des systèmes hérités, des compétences rares et une adoption prudente.
Approche hybride
Selon le rapport, la plupart des organisations choisissent dans leur vision pluriannuelle un déploiement hybride de la sécurité physique, plutôt qu’entièrement sur site ou entièrement dans le cloud. Les entreprises souhaitent déterminer par charge de travail où celle-ci fonctionne le mieux : les tâches intensives en bande passante et sensibles à la latence, comme le stockage vidéo, restent locales ; la gestion, les mises à jour et certaines analyses migrent vers le cloud.
Le cloud hybride est explicitement positionné comme un levier de résilience. En divisant les environnements en zones de sécurité, les fonctionnalités critiques restent disponibles localement lorsque les services cloud défaillent. Les appliances cloud et les dispositifs de périphérie servent de pont entre les systèmes sur site existants et les nouveaux services cloud, permettant une modernisation progressive.
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Particulièrement les grandes organisations avec de nombreuses caméras et une infrastructure complexe considèrent une migration complète vers un hébergement cloud pur à court terme comme improbable. Les consultants et intégrateurs s’attendent donc principalement à des déploiements hybrides chez les clients dans les années à venir, dans ce que le rapport appelle une transition pragmatique « hybrid-first ».
L’IA devient une priorité absolue
L’IA et les grands modèles de langage (LLM) remontent dans le rapport au sommet absolu de l’agenda d’investissement. Pour la première fois, l’IA se situe au même niveau de priorité que les piliers classiques tels que la vidéo et le contrôle d’accès dans les plans pour 2026. Environ un utilisateur final sur cinq applique déjà aujourd’hui la technologie IA ou LLM dans l’environnement de sécurité, avec une adoption plus élevée chez les grandes entreprises.
Les principaux cas d’usage sont opérationnels : enquêter plus rapidement sur les incidents, réduire le bruit d’alarme, classifier et prioriser automatiquement les événements, automatiser les tâches répétitives et générer des rapports ou transcriptions. Dans une étape suivante, les organisations examinent l’analyse prédictive et les flux de travail automatisés pour les réponses.
Il est frappant qu’il règne simultanément une large retenue. Les organisations ne sont pas aveugles aux risques de l’IA. La plupart des organisations expriment des préoccupations concernant la confidentialité des données, l’explicabilité des décisions IA, la fiabilité et la possibilité d’audit. Les fournisseurs et intégrateurs doivent donc non seulement livrer des fonctionnalités, mais aussi offrir la gouvernance, la transparence et la formation autour de l’IA.
Autres tendances
Outre le cloud et l’IA, le rapport souligne l’évolution de la sécurité physique vers une fonction stratégique, dans laquelle les données de sécurité sont également utilisées par l’IT, les installations, les RH et les opérations. Les départements IT prennent un rôle dominant dans les décisions concernant l’architecture et la cybersécurité, tandis qu’une pénurie de profils avec une expertise cloud, IoT et IA freine le déploiement de nouvelles technologies.
Les conclusions sont basées sur une enquête mondiale auprès de 7 368 professionnels de la sécurité (utilisateurs finaux, partenaires de canal, fabricants et consultants) répartis sur six continents. 21 % des répondants proviennent d’Europe. Le rapport inventorie leurs environnements actuels, projets planifiés et priorités pour 2026.
