HP Dragonfly G4 : la beauté avec ses petits défauts

Le HP Dragonfly G4 est l’un des ordinateurs portables de bureau les plus légers, les plus élégants et les plus perfectionnés qui existent. Tous les cadres avec la moindre crédibilité feraient bien d’utiliser ce magnifique appareil, qui ne craquera pas devant les feuilles de calcul de plus en plus volumineuses et les onglets de navigateur de plus en plus nombreux. Malheureusement, HP ne parcourt pas un chemin parfait.

Le HP Dragonfly G4 est un des meilleurs ordinateurs portables de bureau du marché actuel. Placé tout en haut de la gamme de HP, il fait plus office de carte de visite que de produit à vendre en masse. Le fabricant combine des composants puissants avec un boîtier élégant, un bel écran et un faible poids, et pas pour la première fois. Ce Dragonfly G4, est déjà la quatrième itération du concept Dragonfly et une amélioration progressive du G3.

Qualité tangible

La qualité a son prix. Il se vend pour 2 596 euros hors TVA. Pour ce prix, nous avons un Intel Core i7-1355U, 16 Go de RAM, 512 To de stockage SSD et un écran de 13,5 pouces. HP sait bien qu’on peut trouver ces caractéristiques sur un ordinateur portable deux fois moins cher. En choisissant cet appareil, on achète le tout : la crème de la crème classe de conception des ordinateurs portables, à un prix non négligeable.

Il semble que HP a conçu un bel appareil. Le HP Dragonfly G4 a la même apparence que son prédécesseur et cela tombe bien. Autrement dit, on obtient un bel appareil bleu foncé fabriqué en magnésium, plus léger que l’aluminium. Le grand pavé tactile est sensible, fonctionne parfaitement et est orné d’une subtile bordure chromée.

Les claviers HP ont toujours été de bonne qualité, mais avec le Dragonfly, le fabricant a vraiment trouvé la formule magique. Nous avons toujours dit que seulement Lenovo avait de meilleurs claviers d’ordinateur portable en termes de saisie, mais avec cet appareil, la donne semble avoir changé. Grâce au clic très agréable et à la résistance parfaite de chaque bouton, ce clavier est peut-être le meilleur du moment. HP a incorporé un petit bouton dans le clavier qui sert en fait de capteur d’empreintes digitales (rapide).

Briller avec OLED

On n’a rien à redire sur l’écran. Le ratio 3:2 est idéal pour la productivité. Comme pour le Dragonfly G3, HP a opté pour une dalle OLED, mais d’une nouvelle génération. Alors que les utilisateurs attentifs sévères pouvaient encore voir les pixels dans les zones claires sur le Dragonfly G3, ce problème a complètement disparu. La luminosité de l’écran est de 409 cd/m², une valeur tout à fait satisfaisante. L’écran glacé reste lisible même derrière une fenêtre par beau temps, mais personnellement, nous aimerions un peu plus de luminosité.

Comme le noir est vraiment du noir avec OLED, le contraste est bon et les couleurs sont vibrantes. La précision du réglage fait un peu défaut, ce qui peut poser des problèmes aux professionnels du graphisme, mais ne change rien au travail de bureau plus classique. Pour notre modèle de test, HP a choisi une résolution de 3 000 x 2 000 pixels, de sorte que même les caractères les plus petits restent lisibles. L’écran allumé est aussi joli que l’ordinateur portable lui-même.

Beau choix de ports et belle webcam

Malgré le profil modeste du HP Dragonfly G4, les connexions sont à la hauteur de nos attentes. HP fournit un port USB Type-C (avec Thunderbolt) de chaque côté, pour qu’on puisse aller droit au but avec le câble d’un chargeur ou d’une station d’accueil. De plus, on a une connexion HDMI normale et HP a intégré un système génial avec un clapet pour cacher un port USB Type-A complet. Veuillez noter aux autres fabricants que la minceur n’est pas une excuse pour omettre le port USB-A. Ensuite, il y a de la place pour une carte SIM pour les fans et l’eSIM est également prise en charge. On peut acheter la connectivité directement à partir de l’ordinateur portable, mais ce n’est pas gratuit.

Malgré les bordures fines de l’écran, HP intègre une webcam de 5 mégapixels. Elle est compatible avec Windows Hello et apporte une plus-value évidente lors des appels vidéo. Aucun ordinateur portable ne peut égaler cette performance et même certaines webcams externes plutôt coûteuses sont loin derrière la netteté de la webcam de HP. Le son est également sublime, et ce bidirectionnel. Même sans casque, nous entendons bien et sommes parfaitement compréhensibles, grâce en partie aux microphones supplémentaires et à une bonne réduction des bruits de fond.

Mince

Malgré ce matériel exceptionnel, le HP Dragonfly G4 est toujours très portable. Son profil 3:2 le rend compact pour sa diagonale d’écran de 13,5 pouces, et son poids de 1 183 g sur notre balance fait presque oublier qu’on porte l’appareil dans son sac. Et n’inquiétez pas si vous jetez ce sac par terre par hasard. Tout comme la plupart des autres ordinateurs portables professionnels HP, le Dragonfly est résistant aux chocs. L’appareil est certifié MIL-STD-810H et a survécu à 19 tests différents, dont un test de chute. HP a fait tomber l’appareil plusieurs fois d’une hauteur de bureau sur une surface dure.

Poids faible, profil mince : le revers de cette médaille attrayante peut être gênant. Sans refroidissement adéquat, les composants internes n’ont pas assez de place pour briller au maximum, et il y a également peu de place pour la batterie. Avec un tel budget, HP doit éviter de faire des compromis et y parvient, pour l’essentiel.

Un peu de répit pour le CPU

Regardons d’abord les performances. L’Intel Core i7-1355U (deux cœurs P, huit cœurs E, 5 GHz et 3,7 GHz) est la même puce que celle de l’Asus Expertbook B9, qui devient immédiatement le plus grand challenger dans cette comparaison. Nous incluons également le très similaire HP Dragonfly G3. Celui-ci est plus léger et dispose de la même quantité de mémoire et de stockage, mais il est équipé d’un écran FHD et d’un Intel Core i5-1235U (également deux cœurs P et huit cœurs E, mais à 4,4 GHz et 3,3 GHz au maximum).

Nos tests montrent que HP ne demande trop au CPU. Aussi bien avec un seul cœur qu’avec tous les cœurs combinés, le processeur est légèrement plus performant que son petit frère dans l’Asus. Le Core i5 d’une génération précédente dans le Dragonfly G3 n’a logiquement pas de chance.

Lors de nos tests, nous avons remarqué que le processeur du HP Dragonfly G4 n’atteignait jamais la fréquence maximale de 5 GHz, mais qu’il plafonnait à 4,4 GHz pendant quelques secondes. Puis la puce retombe à 3,3 GHz. Un résultat impressionnant pour un châssis aussi fin. L’Asus Expertbook B9 optimise moins sa puce. Le même processeur ne dépasse pas les 4,4 GHz et retombe à 2,3 GHz après un certain temps. Il est donc immédiatement clair pourquoi les résultats dans le graphique ci-dessus sont nettement inférieurs à ceux de l’Asus Expertbook B9. Le Dragonfly G3 connaît une courbe similaire.

Le processeur n’est pas parfait …

Il est donc surprenant que l’Expertbook B9 soit plus performant dans nos autres tests de référence. Avec PCMark, nous simulons des travaux de bureau tels que l’édition de documents et la navigation, ainsi que des appels vidéo. Dans ce test, l’ordinateur portable d’Asus obtient les meilleurs résultats.

Même si les puces sont identiques, celle de l’ordinateur portable d’Asus est moins performante, la mémoire est similaire et de même taille… Ce résultat ne paraît pas intuitif. Quand on regarde de plus près, il apparaît qu’Asus a choisi un SSD NVMe plus performant.

Le disque système de l’Expertbook B9 plafonne à des vitesses de lecture et d’écriture séquentielles de 4,1 Go/s et 2,9 Go/s, respectivement. HP réussit bien, mais le disque SSD plafonne à 3,6 Go/s et 2,5 Go/s. Les charges de travail plus légères sont beaucoup affectées par les performances de ce disque système. Asus compense ainsi son CPU moins rapide. Il est clair dans ce test que le Dragonfly G3 date en fait d’une génération plus ancienne.

… mais presque

Comment interpréter ces chiffres ? Tout d’abord, le HP Dragonfly G4 est un véritable véloce, tout comme l’Expertbook B9 et l’ancien HP Dragonfly G3. Pour le travail de bureau comme Excel ou les applications web avec plusieurs onglets ouverts, l’expérience sera particulièrement rapide. Les chiffres montrent bien le champion, mais la différence ne se remarque pas tout de suite.

Si on a besoins des charges de travail plus lourdes, les différences deviennent significatives. Par exemple, si vous voulez éditer ou exporter une vidéo de temps en temps, la fréquence d’horloge plus élevée du CPU du HP Dragonfly G4 est un atout majeur. Regardez ci-dessous comment le Dragonfly reprend les devants dans ce cas, malgré un SSD plus lent.

Endurance

Nous sommes tout à fait contents de l’effet de tout cela sur l’autonomie de la batterie. Bien que l’ordinateur portable HP soit plus puissant que celui d’Asus, il dure plus longtemps sur une seule charge. Tant que les tâches ne sont pas trop exigeantes, on peut passer une journée de travail complète sans prise de courant.

On voit clairement ici pourquoi nous avons inclus le HP Dragonfly G3 dans la comparaison. Le matériel moins récent rend le G3 clairement le plus lent des trois, mais le Core i5 à l’intérieur et la résolution d’écran plus basse rendent cet appareil beaucoup plus économique. Pendant près de deux mois, nous avons utilisé le HP Dragonfly G3 comme s’il était notre propre ordinateur portable, et nous sommes ravis de l’autonomie exceptionnelle de la batterie. La résolution inférieure de l’écran n’a pas dérangé, car la dalle OLED était toujours aussi belle, et les performances étaient suffisantes pour notre travail.

Le HP Dragonfly G4 offre plus de résolution et de puissance, mais à un prix. L’appareil mobile ultime a plutôt une configuration avec une résolution légèrement inférieure et un Core i5 à l’intérieur.

La vitesse de charge est tout à fait acceptable dans tous les cas. En moins de 40 minutes, le Dragonfly est à moitié plein et il faut un peu plus d’une heure pour que la batterie soit chargée à 80 %. L’Expertbook fait un peu mieux, tout comme l’ancien Dragonfly, mais la différence n’est que de quelques minutes.

Écrans bleus et disparition des webcams

Nou n’avons rien à redire sur le HP Dragonfly G4, pour l’instant. Les compromis minimes que HP a fait sont légitimes et l’implémentation matérielle est sublime. Malheureusement, le test n’est pas fini.

Nous avons testé deux exemplaires du Dragonfly G4 à la rédaction, intensivement et pendant plus d’un mois. Malheureusement, le rapport est plein de « caprices ». L’un des appareils a déjà échoué trois fois à se réveiller du mode veille et a affiché un écran bleu de la mort. L’autre n’en souffre pas, mais les deux exemplaires ont des problèmes avec la webcam.

Le problème est lié à la manière dont la webcam interagit avec Microsoft Teams. Il arrive régulièrement que Teams ne détecte plus une webcam et dans ce cas, la meilleure solution est d’activer et de désactiver brièvement l’appareil dans le Gestionnaire de périphériques. Mais cette méthode ne marche pas toujours. Là, il ne reste que de débrancher la webcam et de redémarrer l’ordinateur portable pour qu’elle soit détectée et réinstallée.

Ce problème revenait trop souvent, et parfois à des moments vraiment pénibles, juste avant un appel important. Il ne sert à rien de tester la caméra avant, car l’application caméra elle-même continue de fonctionner parfaitement. Comme ce problème n’a été rencontré qu’avec le HP Dragonfly G4, et souvent sur les deux appareils, la faute en revient à HP.

Logiciel aussi performant

En revanche, le fabricant réussit avec les logiciels inclus, et plus particulièrement avec HP Wolf Security. C’est une série de fonctions (un peu cachées) qui apportent une sécurité supplémentaire à l’ordinateur portable et qui sont incluses dans le prix d’achat. La fonction la plus remarquable s’appelle Sure Click. Avec cette fonction, les pièces jointes des e-mails s’ouvrent automatiquement et presque sans coupure dans un environnement isolé. Ainsi, les logiciels malveillants ne peuvent pas infecter tout l’ordinateur portable.

HP franchit la ligne d’arrivée en trébuchant, notamment à cause de la webcam instable. On espère qu’une future mise à jour du logiciel pourra résoudre ce problème, mais cette instabilité est actuellement un point négatif inacceptable pour un ordinateur portable d’un tel prix.

Presque parfait

C’est dommage, car HP se rapproche vraiment de l’ordinateur portable parfait. Les 2 596 euros HT sont une petite fortune pour un ordinateur portable de bureau, mais quel ordinateur on obtient ! Les matériaux et la finition sont sublimes, l’emplacement des ports est formidable et le clavier est excellent. L’écran est magnifique et l’ensemble ultra-léger. L’autonomie de la batterie mérite un peu plus d’attention, mais il est bien possible de configurer l’ordinateur avec moins de pixels et un CPU plus léger. Même dans ce cas, l’ordinateur portable ne déçoit pas.

Si HP parvient à éliminer l’instabilité logicielle, la rédaction sera heureuse de lui accorder le label de choix dans le segment le plus haut de gamme. Même maintenant, nous recommandons cet appareil, mais avec un avertissement.

Testé : HP Dragonfly G4 819V6AE – Intel Core i7-1355U, 16 Go de RAM, 512 Go de SSD, écran OLED brillant de 13,5 pouces (3 000 x 2 000 pixels), Windows 11 Pro – 2 596 € HT.