Dell a informé ses employés qu’ils devraient retourner au bureau à temps plein. L’entreprise, autrefois considérée comme un pionnier du travail hybride, y renonce désormais.
Le PDG Michael Dell a envoyé vendredi un courriel interne, vérifié par Business Insiders, annonçant que l’entreprise mettait fin au travail hybride. Les employés sont donc censés revenir au bureau à temps plein. Auparavant, Dell avait déjà rappelé les équipes de vente, d’ingénierie et de fabrication dans des bureaux physiques.
Dell fournit à nos rédacteurs la déclaration écrite suivante : « Cette décision a été prise pour favoriser une meilleure collaboration, renforcer la cohésion de l’équipe et offrir la meilleure innovation, la meilleure valeur et le meilleur service à nos clients et à nos partenaires. Nous sommes convaincus que les relations personnelles sont le meilleur moyen d’y parvenir. Cette politique sera mise en œuvre conformément aux lois, réglementations et pratiques locales, y compris la consultation des comités d’entreprise et des représentants du personnel, le cas échéant. »
180°
Dell était connu comme un pionnier du travail hybride. Bien avant la pandémie, le travail hybride était bien établi dans l’organisation. 65 % des employés travaillaient à distance au moins un jour par semaine. D’ailleurs, l’entreprise elle-même n ‘hésitait pas à le rappeler dans ses communications sur les médias sociaux.
L’année dernière, Dell a amorcé un virage à 180 degrés. Elle a introduit une nouvelle mesure aux États-Unis et au Royaume-Uni, selon laquelle les employés qui choisissaient de travailler entièrement à distance voyaient leurs chances de promotion considérablement réduites. Dell ne semble pas vouloir s’écarter de ce changement de cap en matière de travail hybride.
Le travail hybride ne sera pas complètement aboli au sein de Dell. Les personnes qui habitent loin d’un bureau physique peuvent s’arranger pour continuer à travailler à distance.
Mauvais pour le moral
Dell justifie sa décision en affirmant que le travail hybride a un effet négatif sur la productivité. « Ce que nous découvrons, c’est que malgré toute la technologie du monde, rien n’est plus rapide que la vitesse de l’interaction humaine. Une conversation de 30 secondes peut remplacer un e-mail de plusieurs heures, voire de plusieurs jours », affirme Michael Dell.
Il n’est pas le seul dans ce cas au sein de l’industrie technologique. Andy Jassy, PDG d’Amazon, souhaite que ses employés retournent au bureau cinq jours par semaine et, selon un ancien PDG, Google ne peut plus « gagner » en raison de sa politique de travail hybride. De nombreuses entreprises qui, il n’y a pas si longtemps, faisaient étalage de leur politique de travail hybride flexible, reviennent aujourd’hui sur leur décision, et la productivité est citée comme un argument en faveur de cette politique.
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Les données scientifiques ne confirment pas cette affirmation. Les conclusions des études scientifiques sur la productivité des travailleurs à distance par rapport à celle de leurs collègues de bureau sont contradictoires. Ce qui semble plus enviable, c’est que le fait d’exiger des travailleurs qu’ils retournent au bureau à temps plein « parce que le patron le veut » a un effet négatif sur le moral.
Chez Dell, le retour au bureau ne fait pas l’unanimité. Selon Business Insider, le score d’une enquête de satisfaction interne aurait fortement chuté depuis que Dell a commencé à lutter contre le travail hybride. Moins de la moitié des employés recommanderaient Dell comme employeur.