Des activistes marchent sur les bureaux de Slack pour forcer l’entreprise à introduire le chiffrement de bout en bout afin de mieux protéger les utilisateurs contre les écoutes.
Les bureaux de Slack à San Francisco et à Denver seront le théâtre d’une journée mouvementée. Une coalition de plus de quatre-vingt-dix organisations différentes organisera aujourd’hui une marche de protestation jusqu’au siège de l’application de communication. Cette action fait suite à une lettre ouverte de Fight For The Future, une organisation luttant pour les droits numériques, demandant à Slack un chiffrement de bout en bout.
Le chiffrement de bout en bout est une technologie qui chiffre les messages à la fois du côté de l’expéditeur et du côté du destinataire. Cela garantit que le message ne peut être lu que par la personne à laquelle il est destiné et qu’il ne peut pas être intercepté pendant la transmission par un tiers à l’écoute. De nombreux services de messagerie importants, tels que WhatsApp et Microsoft Teams, proposent le chiffrement E2E, mais Slack ne le propose pas pour l’instant.
Pensez aux enfants
Malgré ses avantages évidents en matière de protection de la vie privée, le chiffrement E2E n’est pas sans reproche. Les gouvernements, en particulier, ne sont pas toujours prêts à l’utiliser. Les décideurs politiques justifient la surveillance occasionnelle de nos messages par le fait que le chiffrement permet aux criminels, aux trafiquants de drogue et aux pédophiles d’agir en toute impunité si leurs communications sont chiffrées.
Fight For The Future voit les choses dans une perspective totalement différente et pense que Slack devrait éviter que les messages des utilisateurs puissent être consultés par n’importe qui. « Chaque jour où Slack n’offre pas de chiffrement de bout en bout, il met les utilisateurs en danger, et c’est pourquoi nous sommes fermement résolus à faire en sorte que l’entreprise règle ce problème de sécurité », a déclaré l’activiste Caitlin Seeley George à The Register.
Slack cède-t-il ?
Slack a réagi en défendant sa politique de confidentialité. Elle y indique que les données sont chiffrées à la fois en mouvement et pendant le stockage, et qu’elle donne aux utilisateurs la possibilité de supprimer des messages. L’entreprise ne partagera jamais de données avec des tiers, bien que la loi américaine prévoie de partager des données si le gouvernement le demande. Slack ne divulgue pas encore son intention, ou non, de céder à la pression et de déployer un système de chiffrement de bout en bout.