Google risque d’être mis en cause par l’UE pour avoir enfreint les règles de la DMA. L’enquête est en cours depuis mars 2024.
Il y a exactement 11 mois, l’Union européenne annonçait l’ouverture d’une enquête antitrust à l’encontre des trois géants de la technologie que sont Google, Apple et Meta. Google risque de devoir s’asseoir sur le banc des pénalités. Bien que cela n’ait pas encore été officiellement confirmé par les régulateurs européens, Reuters est certain que l’UE conclura à une violation du DMA par Google.
L’enquête portait sur deux infractions possibles. Google abuserait de son moteur de recherche pour accorder un traitement préférentiel à ses propres services tels que Google Shopping et Google Flights. Or, la DMA stipule que Google, en tant que soi-disant gardien ne peut pas discriminer les tiers.
Une deuxième question concerne la manière dont Google traite les développeurs dans Android. Google devrait permettre aux développeurs d’envoyer des clients à travers leurs applications vers des solutions en dehors de la boutique d’applications, sans devoir d’argent. Cependant, l’écosystème Android impose encore de nombreuses restrictions à cet égard.
Tensions avec les États-Unis
Reste à savoir quelle sera la sanction infligée à Alphabet, la société mère de Google. Les amendes pourraient atteindre 10 % du chiffre d’affaires annuel. En condamnant Google, l’Union européenne enverrait un signal fort non seulement aux grandes entreprises technologiques, mais aussi au gouvernement américain.
Trump et ses acolytes s’opposent farouchement à la réglementation européenne. Ils considèrent les réglementations telles que la DMA comme une forme d’intimidation à l’encontre des entreprises (technologiques) américaines. Cela dit, Google est également confronté à des vents contraires sur son propre territoire. Le ministère américain de la Justice réclame un démantèlement de Google, qui devrait notamment céder le navigateur Chrome et le système d’exploitation Android.
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Auparavant, Apple avait également été formellement accusée de ne pas avoir respecté les règles de la DMA. Apple a ainsi eu le privilège d’ être la première entreprise à être poursuivie en justice dans le cadre de la DMA. L’Union européenne a transmis à Apple une liste de modifications à apporter à iOS et à l’App Store. Meta est pour l’instant épargné par d’autres sanctions après avoir fait quelques concessions, tandis qu’Amazon commence tout juste à être dans le collimateur des régulateurs.