La France sauve Atos de la faillite

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Le gouvernement français a demandé à Atos de se charger de la partie BDS de l’entreprise. Atos, en manque urgent de fonds, se montre enthousiaste.

Bruno Lemaire, ministre français des Finances, aurait lui-même envoyé une lettre à Atos ce week-end pour annoncer les projets du gouvernement, comme l’a confirmé le ministre à Reuters dimanche. Le gouvernement français veut s’attaquer aux activités d’Atos dans les domaines de l’informatique avancée, des systèmes critiques par mission et des cyber-produits. C’est la branche BDS de l’entreprise qui s’en occupe, sous le nom d’Eviden depuis la scission contestée.

Le gouvernement français matérialise son projet de nationalisation d’Atos. De son côté, Atos se dit ouvert à cette offre. Aucun montant concret n’est encore mentionné, mais selon la société informatique française, ces activités représentent une valeur de 700 millions à un milliard d’euros.

Intérêt national

La volonté du gouvernement français de maintenir la branche BDS d’Atos sur son territoire n’est pas une coïncidence. L’entreprise est un partenaire technologique clé pour l’armée et les services secrets. Par conséquent, Atos a également un intérêt national pour la France, et le gouvernement veut éviter à tout prix que ces branches stratégiques ne tombent entre les mains d’entreprises étrangères. Atos joue également un rôle important dans la numérisation des Jeux olympiques de Paris cet été.

Selon certaines sources, Thales et Dassault Aviation feront partie de l’offre de reprise, mais aucune partie n’a voulu ou n’a pu le confirmer. On ne sait pas non plus comment et où le gouvernement prévoit de structurer les branches d’activité d’Atos. La branche BDS compte environ quatre mille employés.

Un répit financier

L’offre concrète serait faite à Atos d’ici à juin, qui a bien besoin de fonds. La société a annoncé plus tôt qu’elle avait encore besoin de plus d’un milliard d’euros pour terminer l’année en cours. Elle recherche de toute urgence des investisseurs pour y parvenir. Les négociations de rachat avec le milliardaire tchèque David Kretinsky, puis avec Airbus, ont échoué. Les parties intéressées peuvent déposer leur candidature jusqu’au 3 mai ; d’ici à juillet, Atos espère avoir rassemblé les fonds nécessaires.

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Au moins la nouvelle d’une reprise potentielle par le gouvernement français a déjà fait grimper les actions d’Atos. C’est une bonne chose pour les investissements éventuels. Pour la première fois depuis longtemps, un petit rayon de soleil prudent brille donc dans le ciel d’Atos, même si les nuages sombres persistent. En 2023, Atos a enregistré une perte nette de 3,6 milliards de dollars.

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