IBPT : consommation d’énergie des opérateurs télécoms belges réduite de plus de 10 %

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L’IBPT a publié une enquête sur la durabilité dans le secteur belge des télécommunications. Elle montre que les grands opérateurs ont réussi à réduire leur empreinte écologique ces dernières années.

La durabilité est un sujet que toute organisation doit prendre en compte aujourd’hui. La pression sociale sur les entreprises pour qu’elles modifient leurs modèles d’entreprise au service du climat augmente chaque jour. Cela vaut également pour le secteur des télécommunications.

En ce qui concerne l’impact écologique du secteur belge des télécommunications, peu de données concrètes étaient disponibles jusqu’à présent. L’autorité de régulation des télécommunications IBPT a donc demandé à Deloitte de déterminer l’empreinte de Proximus, Telenet et Orange (la société wallonne Voo n’a pas fourni suffisamment de données). Les résultats de cette enquête ont été présentés ce matin au siège de l’IBPT à Bruxelles.

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Source : BIPT

L’étude est axée sur quatre paramètres écologiques : la consommation d’énergie, les émissions de CO₂, la consommation d’eau et les déchets électroniques (non recyclés). Outre les chiffres sur la consommation de 2018 à 2021, l’étude s’intéresse également à l’engagement des opérateurs dans ces domaines. Pour mesurer les performances du secteur belge des télécommunications en Europe, les chiffres ont également été comparés à ceux de quatre opérateurs européens, à savoir KPN, Telefonica, Deutsche Telekom et BT.

Diminution de la consommation d’énergie de 10 %

Tout d’abord, la consommation énergétique totale de tous les opérateurs confondus a diminué de 11 % entre 2018 et 2021, passant de 855 Gwh à 763 Gwh. Le plus gros consommateur d’énergie est Proximus, bien qu’il ait réussi à réduire sa consommation d’énergie de 518 Gwh à 436 Gwh. Telenet a enregistré une baisse de 218 Gwh à 204 Gwh ; la consommation d’énergie d’Orange a légèrement augmenté de 119 Gwh à 123 Gwh.

Pour continuer à réduire la consommation d’énergie dans les années à venir, la clé du succès réside dans l’utilisation des énergies renouvelables. Aujourd’hui, les trois grands opérateurs tirent environ 80 % de leur énergie de sources renouvelables, mais ils ne produisent toujours que 2 % de leur propre énergie. Les opérateurs belges se situent donc aux alentours de la moyenne européenne, et font même légèrement mieux en termes d’efficacité énergétique.

L’impact prévu de l’augmentation du trafic de données sur la consommation d’énergie du secteur des télécommunications a clairement été exagéré.

Axel Desmedt, Conseiller de l’IBPT

Vers un taux zéro

Au niveau des émissions de CO₂, les opérateurs sont également bien notés par l’enquête. En 2018, les émissions totales du secteur ont baissé de 38 %. Proximus, toujours le plus gros émetteur, a réussi à réduire ses émissions de 38 kilotonnes à 27 kilotonnes. Telenet et Orange ont également réussi à réduire leurs émissions.

En 2022, le secteur belge des télécommunications est déjà (pratiquement) neutre en termes de CO₂ si l’on tient compte des droits d’émission achetés, ce qui signifie qu’une entreprise compense entièrement ses émissions. Au fil du temps, l’objectif est de réduire également les émissions et de devenir taux zéro.

Proximus et Telenet promettent d’y parvenir d’ici à 2030, Orange au plus tard en 2040. Pour atteindre cet objectif, l’utilisation et la production d’énergies renouvelables seront cruciales.

Consommation d’eau coupée en deux

Un troisième paramètre est la consommation d’eau. La consommation totale a presque diminué de moitié en trois ans pour atteindre 92 millions de litres d’eau. La statistique la plus importante est toutefois la consommation d’eau par employé. Ce chiffre est à nouveau étonnamment plus élevé chez Proximus que chez les autres : 21 000 litres par employé contre 3 000 litres par employé chez Telenet.

Réutilisation et recyclage

Enfin, l’étude porte également sur la quantité totale de déchets générés par le secteur, soit 10,4 tonnes, et notamment sur la proportion de déchets non recyclés. Les trois opérateurs font preuve d’initiative pour réduire leur montagne de déchets en réutilisant ou recyclant autant que possible les modems, décodeurs et smartphones apportés.

Grâce à ces efforts, la part des déchets non recyclés est passée de plus de 20 % à 16 %. Pourtant, les opérateurs belges n’obtiennent pas de bons résultats dans la classe européenne ici. BT, Deutsche Telekom et KPN ont pu réduire leurs déchets non recyclés à moins de trois pour cent. Proximus est le seul opérateur télécom belge à s’engager à ne produire aucun déchet non recyclé d’ici 2030.

Les télécoms, moteur de la durabilité

Les principaux opérateurs de télécommunications belges ont fait leur maximum ces dernières années pour réduire leur impact écologique. Un bilan prometteur pour la société dans son ensemble, selon l’IBPT. Bien que la part des télécommunications dans la consommation totale d’énergie de notre pays soit limitée (0,2 % seulement), l’infrastructure des télécommunications joue un rôle de catalyseur dans la numérisation durable d’autres secteurs.

Il faut veiller à ce que les révolutions numérique et durable aillent de pair.

Petra De Sutter, ministre fédérale des télécommunications (Groen)

On peut toujours s’améliorer. L’IBPT appelle donc à une coopération entre les régulateurs, les opérateurs et les consommateurs. Les régulateurs devraient soutenir les opérateurs dans leurs initiatives durables, tandis que les opérateurs devraient informer les consommateurs sur l’utilisation durable des installations de télécommunications.

Des rapports uniformes seront également nécessaires. Il faudra donc attendre l’avenir pour mieux comprendre l’impact des différents composants du réseau de télécommunications. Cette étude ne donne pas encore un aperçu suffisant de la consommation des centres de données, qui représentent une part importante de la consommation d’énergie et d’eau, et de la consommation des réseaux internet fixes et mobiles. L’IBPT continuera donc à surveiller le marché afin de déterminer quelles actions peuvent encore être entreprises.

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