La moitié de l’équipe dirigeante de Digi jetée à la porte dans une tempête de problèmes financiers et pratiques

La moitié de l’équipe dirigeante de Digi jetée à la porte dans une tempête de problèmes financiers et pratiques

Cinq des 11 dirigeants de Digi ont été licenciés. Ces licenciements font suite à des révélations antérieures concernant des retards de paiement et l’absence de sécurité sur le lieu de travail.

Le nouvel acteur des télécommunications, Digi, n’est pas encore actif sur notre marché depuis trois mois qu’une tempête s’abat déjà sur l’entreprise. Après un lancement férocement retardé en décembre, les plaintes et les problèmes se succèdent. Hier, HLN a découvert que cinq des onze cadres de l’opérateur ont été mis à la porte. Il s’agit des directeurs du marketing, des ressources humaines, des opérations commerciales, de la transformation et du service clientèle.

Le directeur général a immédiatement annoncé l’arrivée de quatre nouveaux membres du conseil d’administration. Ceux-ci doivent poursuivre la définition de la stratégie de Digi en Belgique. L’objectif est d’ajouter de nouveaux clients au réseau de manière rentable.

Lancement retardé, problèmes rapides

Reste à savoir quel sera le rapport coût-efficacité d’une telle chose. Depuis le lancement de Digi, les problèmes se sont succédé. Dans un premier temps, des plaintes ont été déposées concernant les longs délais d’attente et des problèmes de confidentialité sont apparus, les numéros de téléphone de plusieurs clients apparaissant dans les pages blanches sans autorisation.

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Ensuite, le médiateur des télécommunications a signalé que le service clientèle de Digi n’était pas suffisamment accessible. Cela fait suite à plusieurs plaintes de clients. La communication serait très lente et sommaire, malgré des problèmes tels que le transfert de numéros de téléphone mobile.

Dettes envers l’ONSS

Il est ensuite apparu que Digi essayait d’économiser non seulement sur le service à la clientèle, mais sur tout. Des factures resteraient impayées. À l’Office national de sécurité sociale, Digi aurait déjà une facture impayée d’un demi-million d’euros. Il existe également des problèmes de paiement auprès d’une société de leasing automobile et de propriétaires immobiliers.

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D’anciens employés et au moins un membre du conseil d’administration licencié confirment les problèmes de HLN. Les fonds provenant de la société mère de Digi en Roumanie seraient insuffisants. Les ventes d’abonnements locaux sont totalement incapables d’absorber les coûts de démarrage. Digi a choisi d’entrer sur le marché en cassant les prix. 40 000 clients auraient des abonnements à partir de cinq euros par mois. Les revenus qui en découlent ne suffisent pas à payer toutes les factures.

Des serveurs au sous-sol ?

La sécurité ne figure pas non plus parmi les priorités. Sur l’insistance du sommet en Roumanie, les mesures sont ignorées. HLN a constaté que les ouvriers roumains qui posent le réseau de fibre optique travaillent au salaire minimum. Une prime est possible s’ils tirent plus de 300 mètres par jour, mais cela compromettrait surtout la qualité. Il n’est que juste de mentionner ici que les sous-traitants de Proximus, entre autres, ne sont de toute façon pas irréprochables.

Le journal rappelle que les serveurs d’un centre de réseau de Digi sont situés dans le sous-sol d’une maison où vivent des travailleurs roumains, sans sécurité adéquate. L’affirmation a été écrite sous l’autorité d’un employé et nous n’avons pas pu la vérifier nous-mêmes. En ce qui concerne cette histoire, nous tenons à rester prudents. Après tout, un hub n’est rien sans des lignes de télécommunications à relier, et il n’est pas clair si ces lignes ont été descendues au sous-sol, ou si le serveur dont il est question a une autre fonction.

Les éléments qui ont été révélés jusqu’à présent contribuent à motiver l’inspection sociale à commencer à effectuer des contrôles chez Digi. Les autres éléments en jeu ne sont pas clairs.

Queue juridique

Enfin, la révocation soudaine des quatre membres du conseil d’administration soulève des questions. En effet, elle a été effectuée sans préavis ni motif, ce qui n’est pas conforme aux règles en vigueur en Belgique. Au moins un membre du conseil d’administration a d’ores et déjà l’intention de contester cette révocation.

Toute cette saga remet en question la pertinence d’un quatrième acteur, ainsi que le coût minimum qui devrait accompagner un abonnement télécom en Belgique. Pour l’instant en tout cas, les choses semblent piétiner chez Digi, principalement en raison de contraintes budgétaires. Avec des dettes auprès des deux partenaires et de l’ONSS, quelque chose doit changer.